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Publié le mardi 10 janvier 2012

Séminaire ACF 2010-11 et 2011-12 — Rouen

Abord psychanalytique de la psychose dans nos institutions aujourd’hui

Les mercredis 30 nov. 2011, 28 mars, 18 avril et 23 mai 2012

La psychiatrie moderne, à prétendre réduire l’énigme de la folie à des dysfonctionnements biologiques, ne sait plus reconnaître le schizophrène ni la schizophrénie ; elle est désorientée devant le passage à l’acte, déboussolée face au psychotique, et n’a d’autre recours pour penser la psychose que d’annexer les catégories du droit pénal, de la sociologie ou de l’éducation.

En réponse au discours du maître moderne, nous proposons une clinique de la parole : une clinique sous transfert qui s’oriente des modalités particulières de chaque sujet pour se défendre contre le réel.

Praticiens travaillant dans des champs aussi divers que le judiciaire, le social, l’éducatif ou le soin, nous nous demanderons comment y faire avec la psychose dans nos institutions.

Qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents ou d’adultes, nous verrons comment la psychanalyse d’orientation lacanienne, boussole rigoureuse, permet non seulement de s’orienter avec ce qui, du sujet psychotique est le plus singulier, mais aussi de susciter la trouvaille, l’invention qui permettent de cerner le réel en jeu dans la psychose.

On peut consulter la Bibliographie ici.

Les interventions seront programmées sur deux années aux dates suivantes :

- mercredi 12 janvier 2011 — Samantha Anicot et Marie-Claude Lardeux-Majour
Samantha Anicot : A l’époque où la tyrannie de la norme organise notre monde, nous pouvons nous demander quelle est la place faite à la maladie mentale. Est-il possible d’avoir une orientation vers une clinique du réel dans un service de psychiatrie adulte ?
Marie-Claude Lardeux-Majour : « En irréalisant le crime, la psychanalyse ne déshumanise pas le criminel. »
C’est la formule de Lacan à laquelle nous nous attacherons pour aborder la psychose en milieu carcéral, avec l’illustration d’un cas clinique.

- mercredi 16 février 2011 — Marie Izard-Delahaye, Corinne Jean et Valérie Letellier
Marie Izard-Delahaye (psychologue scolaire) et Corinne Jean (enseignante spécialisée) : Le lieu de l’école n’est pas un lieu de soin, n’est pas une institution thérapeutique ; il n’en reste pas moins que les praticiens peuvent s’orienter des repères de la clinique freudienne et lacanienne, en se positionnant comme « élèves de la clinique », chacun à partir du point où il en est dans son rapport à la cause analytique.
La question est de savoir comment opposer un frein, un bémol face au forçage qui peut être constituée par la demande scolaire ?
Comment se constituer lieu d’adresse et faire usage de l’institution scolaire, pour la conduire à la nécessité dictée par la logique de la clinique et non par un étiquetage de trouble qui gomment le sujet ?

Valérie Letellier : Malo a 6 ans quand nous nous rencontrons dans le cadre d’une consultation psychologique en C.M.P. Ses parents s’inquiètent de son isolement à l’école où il se trouve en difficulté bien que lecteur depuis l’âge de 4 ans. Les relations à la maison sont souvent sous le signe de l’évitement, ses réponses semblent décalées. Il est très envahi par l’univers des trains, tant dans son discours que dans la réalité ou dans ses constructions. Comment accueillir cet intérêt particulier de cet enfant, son bricolage singulier, quel statut lui donner, quel Autre constitué différent de l’Autre de la demande scolaire ou de l’Autre parental ?
- mercredi 30 mars 2011 — Edith Mabillotte, Didier Mabillotte, Marie-Annick Dion, Philippe Lemercier et Marie-Hélène Pottier
Geppetto a ouvert sa porte il y a trois ans maintenant. Les membres de cette association, orientés par l’expérience de la psychanalyse, ont peu à peu pensé ce projet d’ouverture d’un lieu en prise directe avec « la rue » pour accueillir des jeunes et leur entourage aux prises avec « la rupture ». Nous tenterons de témoigner de notre offre d’accueil et de la manière singulière dont ces jeunes et leurs proches viennent loger leur impossible face au réel qui les arrête et rend la vie ordinaire insupportable conduisant bien souvent à l’exclusion sociale.
Nous évoquerons notre désir d’offrir cet « atelier » peu ordinaire et le travail à plusieurs qui en résulte pour favoriser les rencontres. Nous parlerons de la manière dont celles-ci peuvent ouvrir sur un « bricolage » venant « habiller » le réel avec lequel ces jeunes ont à faire. Enfin, nous dirons comment notre projet s’inscrit, selon nous, dans le mouvement actuel de la psychanalyse.

- mercredi 11 mai 2011 — Lydie Lemercier-Gemptel et des membres de l’équipe de « Bleu-soleil »
Nous nous arrêterons sur la prise en charge de Léo, 10 ans, enfant autiste admis en hôpital de jour. L’hôpital de jour peut-il constituer pour lui un lieu d’accueil, lieu aujourd’hui profondément interrogé par les récentes avancées des travaux issus des pays anglo-saxons ?
- mercredi 30 novembre 2011 — Mourad Mansouri et Isabelle Mercy
Mourad Mansouri : Les différentes sortes du malaise contemporain — exclusion et désinsertion — s’inscrivent au cœur même du social. La non-inscription au sein du social peut faire symptôme pour le sujet. Lacan a formalisé les formes du lien social avec les quatre discours : discours du Maître, de l’Universitaire, de l’Hystérique, de l’Analyste. Qu’en est-il dans la psychose ? Dans son livre Les psychoses et le lien social, Pierre Naveau note que « l’expérience clinique met en valeur un paradoxe concernant la psychose. Elle montre que le sujet psychotique trouve une place, d’une façon ou d’une autre, dans la société et que, pourtant, pour lui, le lien social est défait ».
Isabelle Mercy nous proposera un commentaire éclairé et avisé du livre d’Alfredo Zenoni, L’autre pratique clinique.

- mercredi 25 janvier 2012 — Le laboratoire CIEN de Rouen-Franqueville-Saint-Pierre et Marie Delahaye
Le laboratoire CIEN de Rouen-Franqueville-Saint-Pierre, intitulé « L’enfant et ses partenaires au bord de l’exclusion », témoignera de la manière dont il a expérimenté la proposition avancée par Jacques-Alain Miller, en 1996 à Buenos-Aires et qui consiste à accueillir, avec la psychanalyse lacanienne comme orientation, des professionnels désireux de mettre au travail les problèmes qu’ils rencontrent dans leurs pratiques avec les enfants ou les adolescents.
Comme dans tous les laboratoires, les formes prises par cet accueil sont très variées et évoluent avec le temps mais les membres du laboratoire de Rouen, autour de son responsable Philippe Lemercier, pourront témoigner des constantes qui caractérisent les effets de ce lien de solidarité si précieux pour faire face au malaise dans l’éducation en particulier dans les situations de psychose.
Différentes de l’analyse de pratique ou de la dynamique de groupe, les conversations du CIEN utilisent le non-rapport entre les savoirs comme guide vers le réel en jeu.
« La seule proposition que fait la psychanalyse est de traiter la situation par le sujet divisé. Dans les méthodes qu’il introduit, le CIEN ne fait que cela : il met en fonction les pouvoirs de ce vide curieux, inquiétant, qui se trouve au cœur des pouvoirs de la parole*. »
La conversation inter-disciplinaire est un dispositif où les inventions, les trouvailles de la conversation, répondent aux impasses du savoir en mettant en jeu le lien de chacun à la langue.
Lors de cette soirée, plusieurs psychologues cliniciens de l’Education nationale et membres du CIEN, évoqueront le travail en cartel qu’ils ont mené autour de Marie Izard-Delahaye au sujet de leur pratique d’aide aux enseignants exposés aux situations de psychose.
* Laurent Eric, Document préparatoire n°3 pour la réunion du CIEN du 22 octobre 2000.
Marie Delahaye — Un effort de rigueur : Ma brève intervention se centrera sur l’effet produit par le travail mené avec des collègues psychologues scolaires dans le cadre d’un cartel. Une articulation nouvelle entre divers éléments a opéré, à mon insu, produisant à ma grande surprise, un changement dans ma façon de travailler auprès de plusieurs groupes d’enseignants.
Cette articulation a consisté en un nouage, un tressage, entre d’une part l’expérience analytique, le travail théorique passant par l’étude des textes et le travail en cartel, et d’autre part ma rencontre, sur le terrain de l’école, avec la psychose.
Comment « répondre », au mieux, aux interrogations des enseignants ? Comment, à l’occasion, les susciter, afin qu’ils soient en mesure d’accompagner, ou simplement de ne pas entraver, les trouvailles de ces enfants, les bricolages qui leur permettent de se faire une place à l’école ?

- mercredi 22 février 2012. ANNULÉ
- mercredi 28 mars 2012 — Dominique Marie Dit Chatel, directeur de l’Agora, association regroupant quatre EHPAD, Anne-Danièle Lanos et Charline Mancini, psychologues cliniciennes
Depuis quelques années les lieux de vie pour personnes âgées se professionnalisent et intègrent des cliniciens au sein d’équipes pluridisciplinaires.
L’EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) que nous présenterons est une institution au sein de laquelle un temps d’analyse des pratiques est proposé. Comment ce dispositif orienté par la psychanalyse lacanienne participe-t-il au traitement du réel en jeu pour les résidents comme pour les soignants ?
Enfin à partir de la présentation d’un cas clinique, nous témoignerons de la façon dont l’institution a accompagné un sujet psychotique, en se laissant enseigner par celui-ci.

- mercredi 18 avril 2012 – Les rencontres cliniques trimestrielles des équipes des IME d’Ecouis, Héricourt-en-Caux et Le Havre.
La politique actuelle en santé mentale vise à épingler des individus à partir de standards statistiques au nom d’une norme, c’est-à-dire une moyenne sanitaire dans la population. La psychanalyse – celle de Lacan – propose tout à fait autre chose. Elle invite à soutenir le sujet dans l’invention toujours singulière de son symptôme.
C’est dans cette perspective que, depuis trois ans, des psychologues orientés par l’enseignement de Jacques Lacan ont mis en place des rencontres entre plusieurs IME : celui d’Héricourt-en-Caux et celui d’Ecouis, ainsi qu’un IME du Havre qui les a rejoints plus récemment. Quatre fois par an, les équipes travaillant avec les enfants et les adolescents admis dans ces institutions, se rencontrent pour présenter et discuter des situations cliniques qui les ont questionnées. Ces temps nous permettent d’éclairer une pratique du quotidien et de s’extraire des impératifs de la norme pour tenter de construire, au cas par cas, une théorie sans cesse remise au travail. Nous tenterons ici d’en témoigner.
Nathalie Hervé-Diop présentera nos rencontres ; Caroline Quoniam et Salima Diallo-Sakho évoqueront la question de la norme sociale et de la norme du sujet. Catherine Leprevost présentera Luc qui s’appuie sur des solutions nouvelles et singulières dégagées de la demande de l’Autre social, encouragé par une équipe attentive à ses trouvailles.
Marjorie BertinGuilaine Verlin et Colette Baron nous expliqueront comment l’appui qu’elles ont trouvé dans « une pratique à plusieurs » leur a permis d’inventer des réponses et d’aider le jeune Gaël (à trouver sa place dans l’institution.)
Ghislaine Couture et Marjorie Bertin nous diront ensuite comment elles se sont laissées enseigner par Adrien ; et enfin Raphaëlle Béraud expliquera comment, dans l’institution où elle exerce, les temps de repas ont été repensés, afin de soutenir le « travail » que Kemal entreprend pour essayer d’exister en tant que sujet et pour se défendre de ses angoisses.
Pour conclure, nos rencontres entre équipes accueillant des jeunes aux désignations MDPH pourtant variées, nous ont permis d’alimenter et de soutenir notre désir de travail.

- mercredi 23 mai 2012
Marie Hélène Pottier et ses partenaires du « Moulin Vert » :
A l’institut médico pédagogique le « Moulin Vert » sont accueillis des enfants pour lesquels la rencontre avec l’école a été radicale au sens de « rupture ».
A plusieurs, nous tenterons de témoigner de la manière singulière dont chacun a pu dire « oui » à un enfant « coincé » dans le signifiant « déficience intellectuelle ». Une école se loge au sein de l’IMP avec des professeurs des écoles ayant comme employeur « l’éducation nationale ». Comment faire « réconciliation » avec l’apprentissage de la lecture grace au soutien des « Chevaliers du Zodiac », de « Toys story », de « Transformer’s »... ?
Barbara Brière quant à elle partira d’un cas clinique de sa pratique en Médecine Préventive : « Mon intervention portera sur la question du maniement du transfert chez un sujet structuré sur un mode paranoïaque. Plus précisément, comment ne pas faire émerger une figure de l’Autre de la persécution et rendre le travail possible avec ce sujet, dans un contexte institutionnel où le clinicien est l’unique interlocuteur du patient ? »

 

Télécharger l’affiche du séminaire :




Les dates de ce séminaire programmé sur deux ans sont fixées les mercredis 12 janvier, 16 février, 30 mars et 11 mai 2011 pour l’année scolaire 2010-11, puis les mercredis 30 novembre 2011, 25 janvier, 22 février, 28 mars et 23 mai 2012, toujours à 21 h pour l’année scolaire 2011-12.

En 2011-12, le séminaire se tiendra au :

Théâtre de l’Écho du Robec, 4 impasse Marais de Carville, à Darnétal (76).

Ouvert à tous.

Renseignements :
Marie Izard-Delahaye : 06 83 30 57 04

Accès :


Le Théâtre de l’Echo du Robec se situe à l’est de Rouen, non loin de l’Ecole d’architecture, et presque au pied de l’église et de la tour de Carville.
En voiture : accès direct par la rocade Est de Rouen, ou par la route de Darnétal puis rue Lucien Fromage.
On peut se garer dans la même rue que le théâtre : le laisser sur votre droite et filer à gauche : il y a un petit parking à une centaine de mètres.
En TEOR : ligne 3 arrêt « Barrière Darnétal » ; emprunter la rue Fromage jusqu’à l’impasse des marais de Carville située à votre droite.

Télécharger le plan :




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