Publié le samedi 2 mars 2024

L’Edito de la déléguée régionale de l’ACF en Normandie

Nouvelles de mars

Mars 2024

C’est le titre du nouveau Letterina, ce bulletin nouveau-né est très intéressant ! Et aussi très beau, ce qui ne gâche rien ! C’est le numéro 82, y sont publiés des exposés faits lors du Colloque Flaubert « Une journée chez Flaubert » qui a eu lieu à Rouen le 15 avril 2023 et lors du Colloque du Havre du 10 juin 2023 « Du patient vers l’artiste, effets d’une rencontre avec le réel » - colloque consacré à un usage de la musique dans le cadre de l’hôpital psychiatrique, ainsi que d’autres textes inédits.

Littérature, musique et psychanalyse, le nouage est intéressant et c’est l’abord psychanalytique qui opère ce nouage entre les différentes approches de nos invités : approches universitaires, cliniques, savantes, artistiques, les psychanalystes se laissent enseigner de ce qui ne s’enseigne pas comme l’a dit Lacan, il s’agit de se laisser enseigner des créateurs !

Bravo à toute l’équipe de conception et de diffusion de Letterina et à Marie Izard qui a coordonné le travail, et bienvenue à la nouvelle équipe emmenée par Serge Dziomba ! Vous pourrez vous procurer ce numéro de Letterina en vous adressant à Zoé Deveaud. Il sera également en vente lors de la journée du CERA, et lors de la soirée du 2 avril à Vernon où nous écouterons Laurent Dupont sur la question de l’interprétation.

Les enjeux épistémiques, éthiques et politiques de l’autisme

Le 23 Mars nous nous retrouverons en présence à Issy-les-Moulineaux pour la Journée du Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Autisme, CERA, intitulée : « L’autisme pour tous ? »

 Enjeux politiques :
Ce titre en forme de question interprète les lignes directrices du discours technocratique actuel véhiculé par les agences ARS qui voudraient que les praticiens diagnostiquent toujours plus de cas cliniques comme relevant du spectre de l’autisme. « Est-ce que je suis un spectre ? » s’est interrogé un enfant après avoir été diagnostiqué comme relevant du spectre de l’autisme. Eh oui, fort heureusement, les mots d’esprit sont là, faisant ici entendre lalangue de cet enfant sous le langage !

Pourquoi aller à cette journée si l’on ne côtoie pas de sujets autistes dans sa pratique ? Eh bien parce que dans la continuité du congrès de l’AMP sur « Tout le monde est fou », prenant le contre-pied de la dépathologisation actuelle, il y a un « tout le monde autiste » qui se profile à l’horizon avec l’élargissement dudit spectre de l’autisme dont les conséquences ne se font pas attendre dans l’orientation des enfants et des adolescents vers des protocoles qui, nous le savons, ne peuvent répondre à leur problématique et mettent de côté tout abord psychanalytique.

 Enjeux épistémiques :
Le discours actuel de la bureaucratie sanitaire voudrait évincer les psychanalystes de l’autisme, mais sur les questions autour de l’entrée ou non d’un parlêtre dans le langage, les psychanalystes ont précisément quelque chose à dire. Au cours de cette journée sera aussi débattu de ce qu’est le réel au regard du symbolique et de l’imaginaire, du statut natif du sujet tel que Robert et Rosine Lefort nous ont appris à l’apercevoir, avec ou sans Autre. Psychanalystes, psychologues, enseignants, éducateurs, parents, ces questions nous concernent. Le dialogue entre Eric Laurent et Jean-Claude Maleval promet, ils approcheront la question de la jouissance autistique, si particulière, cette « jouissance de bord », des bords pulsionnels, qui envahit souvent les autistes « Il s’agit de chercher quelque chose qui permette de déplacer la limite du bord autistique » a écrit Eric Laurent dans son livre La bataille de l’autisme, bataille toujours actuelle. Et nous entendrons aussi toutes les inventions faites par des autistes, leurs parents, pour cerner, localiser cette jouissance envahissante.

 Enjeux éthiques :
Les enjeux éthiques sont particulièrement importants car c’est de la possibilité qu’un enfant, adolescent, parlêtre adulte, puisse rencontrer un praticien orienté par la psychanalyse, et non pas entrer directement dans des bonnes pratiques et protocoles qui enferment et ne favorisent pas la subjectivation toujours singulière, c’est l’écoute analytique qui permet une parole authentique et une chance de savoir un peu y faire avec le réel !

Evènements de mars à avril

Dans le cadre de l’Antenne clinique rappelons la conférence de Xavier Gommichon ouverte à tous le vendredi 15 mars à 17h 15 sur le thème « Psychiatrie à l’heure de la bévue ».

Enfin une Conférence organisée par l’ACF qui aura lieu à Vernon le 2 avril à 20h 30 avec pour invité Laurent Dupont sur le thème : « l’interprétation, raisonnement et résonance ».





Bonnes eaux de mars !
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire
C’est un éclat de verre, c’est la vie, le soleil,….des torrents d’allégresse…
(cf Les eaux de mars, Aguas de Março, chanson du brésilien Tom Jobim reprise par Georges Moustaki)

Marie-Claude Sureau, déléguée régionale de l’ACF en Normandie

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