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Publié le jeudi 3 novembre 2022

L’Edito du délégué régional de l’ACF-Normandie

Propos

Novembre 2022







Deux évènements avant les J52 :

La soirée préparatoire aux 52es Journées de l’Ecole de la Cause Freudienne « Je suis ce que je dis ». Elle se tiendra à « la maison de la psychanalyse » à Rouen le mardi 15 novembre. Activement préparée par dix collègues, elle permettra de décliner les enjeux et réflexions qui se font jour dans la pratique et la clinique contemporaine autour de cet énoncé dégagé par Jacques-Alain Miller. On y voit la coalescence entre « l’être » du « suis » avec le « dis » de l’énoncé, on y voit le « je » de l’appel à être se confondre avec le « je » de l’énoncé « dis ».
Ce « dis », n’apparait-il pas comme un énoncé adressé à soi-même, la marque d’un « soi-même » en circuit clos ? Ce « dico » permet d’attraper plusieurs impasses générées par « je suis ce que je dis ». Nous y trouvons un « je » très particulier, un pur effet appelé pour éviter et/ou combattre le glissement des significations afin de les geler. Du coup surgit la question de savoir ce qu’est ce « Je » ? Qui ou quoi dit « je » ? Qui ou quoi parle ? « Je dis ce que je suis » est une affirmation qui oblige et contraint à se tenir seulement au niveau de l’énoncé. Pour qui s’y soumet quid du corps qui dit ? Où est le corps parlant et parlé ?
La modalité du « je suis ce que je dis » est un pousse à l’univoque qui est la pente contemporaine visant à combler le trou entre la jouissance, celle d’un corps parlant, et le langage qui la rate. Elle est le paradigme du discours du maître contemporain suscitant les modes de jouir compatibles avec le marché. Cette modalité prend sans problème sa place dans l’idéologie scientiste visant à fermer la faille du sujet qui a un corps qui parle, à une époque où l’ordre symbolique a perdu de sa superbe.
Avec la psychanalyse d’orientation lacanienne comme appui, nous pouvons examiner ces nouvelles impasses et resituer cet énoncé selon les discours. Avec le discours de l’analyste construit par Jacques Lacan s’offre la possibilité de parier alors sur l’énonciation, seule capable de faire entendre ce qui se jouit dans ce qui se dit.

L’autre évènement sera l’intervention de Jacques-Alain Miller « Sortir de l’âge du père » sur « TV Miller » le dimanche 6 novembre à 18h (voir la bande-annonce). En 2013 Christine Angot l’invite à monter sur la scène du Théatre Sorano à Toulouse pour y lire « Une semaine de vacances » de Christine Angot. Dans cette intervention, Jacques-Alain Miller soutient une position sans regret ni chagrin devant la dissolution du père et s’inscrit résolument dans le présent. Cette dissolution du père n’entre-t-elle pas en écho avec l’idéologie scientiste contenue dans le « je suis ce que je dis » ?

Pour ceux qui ne l’auraient pas déjà fait, l’urgence est donc à l’inscription aux J52. Outre qu’elles apparaissent passionnantes, nous prévoyons pour la plénière du dimanche de nous retrouver, pour les inscrits, à la Maison de la Psychanalyse en Normandie à Rouen afin de partager ce moment.




Serge Dziomba, délégué régional de l’ACF en Normandie

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