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Publié le mercredi 5 septembre 2018

Journée du CPCT-Paris

Un lien social sans commune mesure - Singularité de la clinique et discours analytique

Samedi 6 octobre 2018 - Paris


Avec la participation de Jean-Denis Matet et Antoni Vicens

Si la subjectivité de l’époque pousse vers un certain « nomadisme de l’objet1 », vers une errance solitaire, toujours grandissante, comment situer l’offre de parole du CPCT et ses effets ?

Le CPCT est un lieu où quiconque peut faire escale et avoir chance de s’interroger quant à son désir. C’est un lieu qui ne peut se définir qu’à partir d’un certain type de lien.

C’est dans la mesure où le sujet de l’inconscient se constitue dans la parole adressée à l’Autre, que l’inconscient est transférentiel et se structure comme un discours. Lacan faisait ainsi du discours du maître le discours de l’inconscient.

Or, Lacan a en outre montré que le discours analytique subvertit ce discours de l’inconscient, donnant ainsi à l’inconscient un autre statut que celui transférentiel. Dès les années 1975-1976, il définira l’inconscient comme étant réel voire comme participant d’une équivoque entre le réel et l’imaginaire2. C’est ce réel, là où le symbolique trouve sa limite mais aussi où il s’est primordialement enraciné, qui orientera le discours de l’analyste.

La définition du sujet, soit que celui-ci est représenté par un signifiant pour un autre signifiant, « une répétition inaugurale qui est répétition visant la jouissance3 », a conduit Lacan à articuler quatre discours fondamentaux.

Ainsi, avec le discours de l’analyste, un surgissement inédit s’est produit dans l’ordre des discours. Lacan en isolera quatre fondamentaux dont il dira que ce sont autant de liens sociaux. Et il l’énonce comme suit : « En fin de compte, il n’y a que ça, le lien social. Je le désigne du terme de discours parce qu’il n’y a pas d’autre moyen de le désigner dès qu’on s’est aperçu que le lien social ne s’instaure que de s’ancrer dans la façon dont le langage se situe et s’imprime, se situe sur ce qui grouille, à savoir l’être parlant4. »

C’est dire, combien l’ancrage eu égard à l’errance de l’être parlant, lorsque ses liens sociaux ont lâché, se sont abîmés voire se sont rompus, s’avère en ce sens crucial.

Dans le discours du maître, c’est le signifiant qui est au poste de commande, faisant ainsi du maître, celui qui à travers son discours, ses mots, met le monde au pas de la commune mesure, de la « norme male » écrit Lacan5, et efface ainsi la singularité du symptôme. Si un tel discours domine, il laisse peu de chance à un nouvel ancrage, à un nouveau départ.

La question est donc de savoir comment opérer pour établir un lien toujours singulier, c’est-à-dire sans commune mesure.

Tout d’abord, en pariant sur le surgissement du discours de l’analyste, et ce, grâce à l’accueil que celui-ci fait aux autres discours, qui pourront être déplacés, basculer dans un autre discours de par l’intervention de l’analyste. Lacan mentionnait en effet qu’à chaque changement de discours émergeait le discours analytique. Il allait même jusqu’à dire qu’émergeait aussi l’amour, ce nouvel amour qu’est le transfert psychanalytique, soulignant ainsi que le transfert ne peut se réduire à ce qui est en jeu dans le discours de l’inconscient soit le transfert d’un signifiant à un autre propre à la définition du sujet. Ce nouvel amour, « signe qu’on change de discours6 », vaut donc comme nouveau lien social, celui qu’a créé Freud et qu’a formalisé Lacan.

Dans ces discours, la place de l’agent étant aussi celle du semblant, c’est en tant que semblant d’objet a, que l’analyste prendra position, « en tant que cet objet adésigne précisément ce qui, des effets de discours, se présente comme le plus opaque7 ».

Cet objet a n’a en effet pas le même statut dans chacun des discours, il y est caché, surexposé, produit artificiellement. Or, en tant qu’il concentre la jouissance, c’est en s’y prêtant comme tel, pour son analysant, que l’analyste lui ouvrira la voie pour en saisir quelque chose. De même, lorsque cet objet n’est pas comme tel articulé et que la jouissance chez certains sujets n’est point concentrée par celui-ci, l’analyste pourra opérer dans ce nouveau lien avec le sujet et à partir de ce que livrera ce dernier, dans le sens d’une réduction de jouissance.

Alors que dans la psychothérapie, où l’objet est proposé comme solution universelle, pour tamponner la souffrance voire masquer le symptôme, et ce, dans une visée d’adaptation telle que le commande le discours du maître, avec le discours analytique, par contre, il s’agit de faire apercevoir cet objet au sujet sans pour autant donner àcelui-ci une consistance imaginaire.

Voilà ce qu’il s’agit d’élucider lors de la journée du CPCT-Paris, à savoir comment le praticien, dans un temps limité, peut-il obtenir un effet de discours permettant de faire émerger la perte constitutive du sujet ?

Au CPCT, le psychanalyste est lui-même devenu nomade, dans le sens où il ne tient pas au seul cadre de son cabinet privé, s’il sait se servir du discours psychanalytique, et ce où qu’il soit, pour s’orienter8. Et comme le disait Lacan : « Le discours que je dis analytique, c’est le lien social déterminé par la pratique d’une analyse. Il vaut d’être porté à la hauteur des plus fondamentaux parmi les liens qui restent pour nous en activité9 ».

Notes :
1 Lacan J., Le Séminaire, livre IV, La relation d’objet, 1960-1961, Paris, Seuil, 1994, p. 127.
2 Lacan J., Le Séminaire, livre XXIII, Le sinthome, 1975-1976, Paris, Seuil, 2005, p. 102
3 Lacan J., Le Séminaire, livre XVII, 1969-1970, Paris, Seuil, 1991, p. 53.
4 Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, 1972-1973, Paris, Seuil, 1975, p. 51.
5 Lacan, J., « L’étourdit », Autres écrits, Paris, Seuil, p. 479.
6 Lacan J., Le Séminaire, livre XX, op. cit., p. 21.
7 Lacan J., Le Séminaire, livre XVII, op. cit., p. 47.
8 Miller J.-A., « Vers PIPOL 4 », Mental, n° 20, FEEP, p. 186.
9 Lacan J., « Télévision », Autres Écrits, Paris, Seuil, p. 518.


Samedi 6 octobre 2018, 9h30 - 17h30

Amphithéâtre Caroli,
Hôpital Saint-Antoine,
184, rue du Faubourg Saint-Antoine,
75012 Paris.

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Entrée 60 euros
Etudiants et chômeurs sur justificatif : 30 euros
Formation continue : 120 euros

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