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Publié le vendredi 30 novembre 2012

ACF 2012-13 – Soirée de Cartels

Le Cartel pratique – Ses fondements, sa logique, ses enjeux

Jeudi 6 décembre 2012 – 21 h – Rouen

Le Cartel est une réponse inédite inventée par Jacques Lacan. Mode de travail, regroupement de plusieurs personnes qui décident ensemble d’étudier un objet se rapportant à la psychanalyse, le Cartel est apparu dans le monde en 1964. Jacques Lacan en fait la pierre angulaire pour la production d’un travail dans son Ecole de psychanalyse, l’Ecole freudienne de Paris. Ce groupe de travail si particulier était même un moyen privilégié d’entrée dans son Ecole.

Le Cartel répond à la découverte freudienne des modes de groupements humains qui s’opèrent prioritairement sur les modèles de l’Eglise et de l’armée. Il répond également à l’échec de l’institution psychanalytique internationale, International Psychoanalytic Association (I.P.A.), à assurer le groupement des foules analytiques autrement que par l’entremise du discours commun qui implique normes, courants, standards et bureaucratie, modèle incompatible avec l’exception dont Jacques Lacan fera les frais en étant exclu en 1963 de la dite I.P.A.

« Tu peux savoir » ce qui te pousse, te fais jouir, vibrer, aimer, te trouble et ne te laisse pas tranquille, est au fondement de la psychanalyse, expérience qui seule permet de lire l’inconscient qui détermine le mode de vie de tout humain. L’Ecole de psychanalyse s’en enseigne et le Cartel est un produit de cet enseignement.

En effet, c’est un mode de groupement particulier fait de trois à cinq personnes qui se choisissent en vue de l’étude d’un objet avec pour chacun un sujet de travail particulier. Ce petit groupe ainsi constitué choisit ensemble une personne en plus qui s’adjoint dès lors avec ce statut particulier d’être plus-une. Son statut lui donne une responsabilité quant à l’issue à donner au travail produit dans le Cartel en direction de la communauté psychanalytique.

Au fondement du Cartel que trouvons-nous ? Sinon ce qui s’enseigne de l’expérience d’une analyse telle qu’elle circule dans la communauté psychanalytique de l’Ecole de psychanalyse. En particulier ce quelque chose que Jacques Lacan écrit de la lettre a et qui désigne « ce qui ne s’épuise pas dans le savoir* ». Il s’agit d’un objet ayant une consistance logique, c’est-à-dire démontrable, celle de ce qui est impossible à résorber dans le savoir. On y trouve aussi ce qu’enseigne la théorie des ensembles qui structure le Cartel comme ensemble, réunion de quelques personnes, plus une inclue. Le Cartel comme ensemble est marqué du manque de manière redoublée. D’une part, en son sein comme ensemble, comme groupe, il y a du manque… de savoir par exemple. Le Cartel en tant que tout est incomplet, ce qu’incarne la personne en plus ; et d’autre part, les réponses trouvées dans le travail du Cartel laisseront toujours un trou dans le savoir marquant également le Cartel comme logiquement inconsistant, pas tout. Cela nous renvoie au statut du savoir avec ses dimensions d’incomplétude et d’inconsistance et à celui du désir comme épreuve. Un enjeu majeur du Cartel structuré par ces deux manques se dégage. Ces manques font valoir l’impossible résorption par le savoir de ce (a). C’est ce qui cause du désir et qui vient se répéter encore et encore. C’est aussi ce qui se retrouve dans l’élaboration, la production du travail de chacun dans un Cartel.

Comment chaque cartellisant se débrouille, seul, et collectivement avec cet impossible ? Quelles inventions, trouvailles viennent répondre, par le Cartel, à ce statut troué du savoir ? Comment s’y traite ce qui vient ainsi se mettre en travers de la route ? Quelle satisfaction s’en obtient ? Ces questions peuvent trouver une issue de savoir là où dans les groupes « normaux » elles restent hors d’atteinte… de structure.

Ici vient la proposition de nous réunir le jeudi 6 décembre aux fins d’examiner ces questions que soulève le Cartel, géniale invention de Jacques Lacan. Nous serons accompagnés durant la soirée par Elisabeth Gurnicki, psychanalyste, membre de l’Ecole de la cause freudienne, déléguée aux cartels de l’E.C.F. pour « l’Envers de Paris » association parisienne qui lui est attachée.

Deux autres réunions suivront, l’une au printemps prochain consacrée à cette fonction de la plus une personne si déterminante où en seront examinés les ressorts, l’autre à la rentrée 2013 suivante, autour des pratiques des Cartels et où nous pourrons assister à la formation de nouveaux Cartels.

Serge Dziomba, délégué aux Cartels de l’ECF pour l’ACF-Normandie.

* Jacques-Alain Miller, L’Orientation lacanienne, Cours du 28 mai 1986, Département de Psychanalyse de Paris VIII.

Jeudi 6 décembre 2012, de 21 h à 23 h.

Hôtel des Sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine – Rouen (76)
Consulter le plan d’accès.

Renseignements :

Mail Serge Dziomba

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