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Publié le mardi 4 mars 2025

6e Journée d’étude de la FIPA

Déplacements de la libido

Samedi 13 septembre 2025 - 9h-18h - Lille















La Fédération des Institutions de Psychanalyse Appliquée propose sa sixième journée d’étude le samedi 13 septembre de 9h à 18h à Lille :

Déplacements de la libido




Du flux et reflux de la libido sur le moi dans les moments de rupture, à l’amour ou la sublimation, du mirage narcissique à l’investissement dans les objets du monde, la libido est labile. C’est toute une cartographie, sous-tendue par la découverte freudienne de la libido que fait ainsi surgir le titre de notre prochaine journée de la FIPA.

Mais au-delà du concept, ces déplacements de la libido convoquent surtout immédiatement notre pratique quotidienne, lorsque justement, le symptôme, incrusté dans le corps, ne produit plus rien d’autre que de la douleur. Pour ces adolescents retirés entre les quatre murs de leur chambre, ou ces étudiants qui ont « décroché », venir au rendez-vous donné s’avère parfois la seule sortie à laquelle consent le sujet pour venir rencontrer un praticien, qui fait alors figure de « moteur immobile », c’est-à-dire, comme le précise Jacques-Alain Miller, « qu’il anime l’autre à se mouvoir et à venir », permettant un premier déplacement de libido en ce qu’il « implique par lui-même, le renoncement à d’autres activités, induit une gêne dans la vie courante et, par là-même, attribue une valeur à cette rencontre1. »

Comment saisir l’actualité de cette triade déplacements/fixation/fixité de la libido chez les sujets qui se présentent dans nos institutions ? Et quel « truc2 » permet, par la parole, que le « quantum de libido » trouve à se réguler et à se nouer autrement, pour qu’on puisse mieux s’en débrouiller ?

« Force constante3 », la poussée de la libido est « invariable », dans son effort vers la satisfaction, y compris dans les moments où la dévitalisation et la souffrance psychique du sujet semblent causer son vidage. Aucun déplacement de libido ne peut donc s’envisager sans son corollaire, cette fixation de libido qui surgit de la répétition hors-sens, de l’itération de ce dont les sujets viennent se plaindre, mais à quoi ils tiennent aussi paradoxalement le plus. Car si la libido est prise, chez le sujet parlant, dans les mailles de la chaîne signifiante où se perd son désir, ce n’en est pas moins toujours avec le caractère d’une certaine fixité, d’où « le concept de jouissance a trouvé sa nécessité4 » dans la relecture lacanienne du concept freudien.

Déplacements/fixation/fixité de la libido : il s’agit de manier délicatement de telles forces opposées chez les sujets que nous recevons, qu’ils soient rivés à leur objet de consommation, soumis aux pousse-à-jouir contemporains, épinglés par un nom emprunté aux identités de l’époque, immobilisés dans leur élan vital, figés dans une « congélation du désir5 », inséparés d’un Autre dont ils s’estiment trop « dépendants », ou encore « sous emprise », « harcelés », « abandonnés »… S’orienter de cette triple valeur de la libido, c’est miser sur les effets de mutations permis par l’adresse à un praticien orienté par la psychanalyse, et sur les possibilités de redistribution offertes par la formulation d’une plainte, l’isolement d’un point de souffrance et de ses circonstances d’apparition, une localisation qui ouvre à son au-delà. C’est aussi savoir à quel point mettre en forme l’informe, prendre langue pour extraire des bribes de parole constitue déjà une première et précieuse relance de la chaîne signifiante, et déjà la chance que la charge libidinale concentrée dans un signifiant puisse, séance après séance, s’alléger ; et que surgisse peut-être une nouvelle nomination, plus singulière ; ou encore qu’émerge un nouvel objet grâce auquel le sujet puisse à nouveau circuler dans le monde.

Depuis l’orientation lacanienne, c’est donc toute l’inventivité des cliniciens des institutions de la FIPA qui se fera entendre durant cette prochaine journée de travail. Loin de toute visée idéalisante ou normativante, s’y démontrera, cas après cas, comment une rencontre sous transfert avec un praticien – « analysant-civilisé1 », peut ouvrir la voie à un bien-dire comme premier pas vers une nouvelle satisfaction.

Notes :
1 Miller J.-A., « La séance analytique », Hebdo-blog, n°198, 5 avril 2020, disponible en ligne.
2Lacan J., « Conclusions du IXe Congrès de l’École freudienne de Paris », La Cause du désir, n°103, octobre 2019, p. 22.
3 Freud S., « Pulsion et destin des pulsions », Métapsychologie, Paris, PUF, 2010, p. 9.
4 Miller J.-A, « Nous sommes poussés par des hasards à droite et à gauche », La Cause freudienne, n°71, juin 2009, p. 70.
5 Cf. Lacan J., Le Séminaire, livre XXII, « R.S.I. », leçon du 8 avril 1975, in Ornicar ? n° 5, hiver 1975/76, p. 42.
6 Selon l’heureuse formule d’Éric Laurent.


Samedi 13 septembre de 9h à 18h à Lille Grand palais.

Grand palais
Parc des expositions
1 boulevard des Cités Unies
59 - Lille

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Inscription sur le site de l’Ecole de la Cause Freudienne : »

- Inscription individuelle : 70 euros ; 40 euros pour les étudiants (moins de 28 ans, sur présentation d’un justificatif)
Le lien pour pour s’inscrire n’est pas encore disponible

- L’inscription au titre de la formation médicale et de la formation continue ouvrira prochainement


Renseignements :
01 45 49 02 68
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Qu’est-ce que la FIPA ?

La Fédération des Institutions de Psychanalyse Appliquée - FIPA - est née à Paris le 28 mars 2015, après trois années de work in progress à l’initiative du Directoire de l’Ecole de la Cause Freudienne (ECF) avec la participation de Jacques-Alain Miller. Elle regroupe les Centres psychanalytiques de Consultations et Traitement (CPCT) et les associations cliniques apparentées.

La FIPA est une association française à but non lucratif, selon la loi de 1901, dont le siège est à Paris (1, rue Huysmans) et qui a pour objet de coordonner des institutions cliniques orientées par l’enseignement de Lacan, en France et en Belgique francophone. Elle est administrée par le Directoire de l’ECF qui en est son bureau.
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