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Publié le vendredi 4 octobre 2024

Après-midi d’étude CEREDA Gribouille et Le Petit Prince

« Entre rêves et fantasmes, que nous enseignent les contes ? »

Samedi 7 décembre 2024 – 14h30-17h30 – Bernay


Les groupes du Cereda(*) - Réseau du Champ freudien- en Normandie - Gribouille (Eure) & Le Petit Prince (Seine Maritime) - et l’Association Cause freudienne en Normandie

vous invitent à une

conversation animée par Laure Naveau,
Psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne

le samedi 7 décembre de 14h30 à 17h30 à Bernay :

« Entre rêves et fantasmes,

que nous enseignent les contes ? »



(*)Le CEREDA est le Centre d’Étude et de Recherche sur l’Enfant dans le Discours Analytique.


Entre rêves et fantasmes, que nous enseignent les contes ?


En 1966, Jacques Lacan commentant sur France Culture le conte d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll1, souligne l’intérêt de la psychanalyse pour rendre compte de l’effet produit par le conte sur ses lecteurs et ses auditeurs.
Dans la perspective de la 8e journée de l’Institut Psychanalytique de l’Enfant - Rêves et fantasmes chez l’enfant2 - cette question du conte a résonné pour nos deux groupes CEREDA de Normandie « Gribouille » et « Le Petit Prince ».

Nous proposons ainsi une après-midi d’étude en compagnie de l’Association Cause freudienne en Normandie.

Nous échangerons lors de cette rencontre sur les usages singuliers des fictions : comment le sujet, enfant ou adulte, est-il affecté, touché, tourmenté, réconforté, ou encore enseigné par les contes ?

Pourquoi s’intéresser aux contes au regard des rêves et des fantasmes ? Ces œuvres de sublimation véhiculent quelque chose qui nous interpelle du coté de ce que Freud relève comme l’Unheimlich, l’étrangement familier. Elles viennent nous parler des grandes énigmes du vivant : Quels mystères, quels réels nous touchent dans ces contes ?

Nous écouterons des cas d’enfants, qui nous enseignent sur la façon singulière dont ils font usage des fictions.

Puis nous tiendrons une conversation au sujet d’Alice3 lancée à la poursuite du lapin blanc qui court après le temps ; du jeune Gribouille4 qui part dans le monde, entre rêve et réalité, et du Petit Prince5 quittant sa planète dans un malentendu avec sa rose.

Ces trois personnages de contes, tout comme les deux enfants en analyse nous conduisent à interroger les fantasmes et les rêves chez les enfants.

Laure Naveau, psychanalyste de l’École de la Cause freudienne et membre de l’Association Mondiale de Psychanalyse sera notre invitée ; elle animera la conversation de cette après-midi d’étude.

Notes :
1 Les Nuits de France Culture
5 cf Daniel Roy, Présentation du thème Rêves et fantasmes chez l’enfant
5 Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles
5 George Sand, Histoire du véritable Gribouille
5 Antoine de St-Exupéry, Le Petit Prince


Programme de l’après-midi d’étude



CONVERSATION

animée par LAURE NAVEAU

Psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne

- Ouverture
Des groupes CEREDA en Normandie
Marie-Claude Sureau

- Un cas clinique
« Les histoires, ça me déconcentre des personnes qui font peur »
Cédrine Monier

- Un cas clinique
« D’un usage possible du monstre »
Maxime Chesneau

- Gribouille
« Ai-je rêvé ? »
Laurence Morel

- Le Petit Prince
« La quête onirique du Petit Prince face à l’exil et à l’énigme du vivant »
Zoé Verhamme

- Le Petit Prince
« Quand l’œuvre littéraire nous regarde »
Sylvie Vitrouil

- Conclusion
Laure Naveau


Quelques extraits




- Marie ne parvient pas à s’endormir, songeant à des monstres qui l’emportent ; elle dessine en séance le roi des monstres et invente des histoires. Quel usage l’enfant fait-il des fictions ? Que nous enseignent les rêves et les fantasmes chez l’enfant ?...


- Comme le conte, le fantasme sert à soutenir une solution face à l’énigme que présente l’existence pour un petit d’homme, cela peut être aussi une petite musique qu’on se raconte pour recouvrir le réel. Certes rêve et fantasme se révèlent être des défenses contre le réel, ils touchent à l’énigme du vivant à laquelle se cognent les sujets ...


- Gribouille dort, rêve, s’éveille, cauchemarde, ne sait plus où commence le songe et où s’arrête la réalité. Que nous enseigne ce conte de George Sand ? En quoi les fictions offertes aux enfants viennent-elles aider le sujet à voiler le réel ? …


- Le conte offre à l’enfant un espace où il peut voir mis en scène des fragments de son désir et de sa jouissance. Le Petit Prince montre comment le conte, tout en laissant le sens partiellement ouvert, aide l’enfant à habiter son propre mystère et à se confronter à l’insondable réalité du désir…

Références de lectures :

  • Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles
  • George Sand, Histoire du véritable Gribouille
  • Antoine de St-Exupéry, Le Petit Prince


Dans l’après-coup de la rencontre...

Les contes nous ont transportés à Bernay pour une rencontre studieuse et chaleureuse ; invités par les groupes du CEREDA en Normandie1 et l’ACFN pour converser autour de Alice au Pays des merveilles, Le Petit Prince, et Gribouille2, une quarantaine de participants sont venus, bravant la tempête qui soufflait sur les côtes Normandes !

Les exposés ont apporté des éclairages, qui sur le conte lui-même, qui sur les fantaisies et les « histoires » - venant illustrer combien pour l’enfant, il s’agit de « se construire un monde3 » comme le formule Angèle Terrier. Deux cas d’enfants, suivis en analyse, ont fait résonner l’invention de l’enfant et l’écoute de l’analyste qui sait la relever : qu’il s’agisse pour cette jeune Marie, de trouver une porte de sortie aux frayeurs en découvrant, avec l’appui du transfert, que lire des histoires la « déconcentre des personnes qui font peur  » et lui permet de trouver une solution aux cauchemars ; ou qu’il s’agisse pour Daniel de trouver « un certain usage des monstres », quand la forclusion à l’œuvre le laisse dans un grand désarroi, et qu’un rêve lui indique la place dont il se soutient. Merci à Cédrine Monnier et à Maxime Chesneau pour ces deux moments cliniques.

« Dessine-moi un mouton !  » exige le Petit Prince à l’aviateur dans le conte de St Exupéry – dont Sylvie Vitrouil relève qu’il témoigne du registre du réel qui fait résonner la condition du parlêtre ; soulignant ici avec Lacan que, en son domaine, l’artiste toujours précède le psychanalyste. Zoé Verhamme nous a conté le voyage de ce même Petit Prince de planète en planète, mettant en scène sa rencontre avec des grandes personnes absorbées par leurs propres jouissances (du roi et son obsession de l’autorité, en passant par le buveur qui boit parce qu’il a honte de boire … au géographe jouissant d’un savoir mort !) ; sa rencontre aussi avec le renard avec qui il apprendra à « apprivoiser le manque ». Gribouille quant à lui, part dans le monde avec cette quête : « Comment pouvoir être aimé de mes parents ?  » - et c’est avec les fées qu’il en apprendra un bout, dans ce conte (pas toujours doux) de George Sand qui mêle fiction, rêverie et cauchemar ; conte bienvenu pour nous « enseigner sur la façon dont le sujet se défend du réel4 » a relevé Laurence Morel.

Marie-Claude Sureau au cours de cet après-midi d’échanges a permis à chacun de faire un nouveau petit tour sur son exposé ; elle a su donner place aux remarques des participants et n’a pas manqué d’encourager chacun à s’inscrire à la prometteuse 8e journée de l’Institut de l’Enfant.

Laure Naveau a soutenu et orienté cette mise au travail de nos groupes durant toute la préparation de cette rencontre ; son texte, « La naissance du désir5 », a permis aussi d’interpréter ce qui est en jeu pour l’enfant, interrogeant « comment le désir naît (...) au « jeune sujet » » et soulignant avec Daniel Roy la précieuse « structure de fiction » que nous pouvons donner aux récits des enfants. Elle a relevé « l’éminente fonction symbolique et civilisatrice des contes » - ce que la petite Alice ne dément pas dans son Pays des Merveilles, elle qui « ne cède pas sur les mots, sur la logique, sur son désir de dire et son courage d’élucider les mystères qu’elle rencontre6 ». Nous lui savons gré d’avoir conclu cet après-midi - apportant entre autres un très bel éclairage à la question d’une participante, qui s’inquiétait de savoir si lire des contes aux enfants risque de les traumatiser : revenant d’une après-midi de travail à Lyon7, elle nous a recommandé le succulent livre de Marie Desplechin, Les grands méchants, dont j’extrais un passage : « Que seraient les histoires sans les méchants ? (…) Pour les enfants, que les adultes essayent à toute force de civiliser, de contrarier dans leurs velléités de bêtises, les méchants ont cet attrait flamboyant de la subversion. Ils offrent d’expérimenter un interdit de manière fictive. (…) Une autre vertu des méchants (…) est aussi d’ouvrir à l’altérité (…) Voilà pourquoi il semble particulièrement bienvenu de leur donner la parole et, pour une fois, de les placer sur le devant de la scène8. »

Je laisserai la parole à Laure Naveau pour tourner cette page et aller vers de nouvelles rencontres : « C’est une belle histoire donc, qui peut se raconter chaque fois que l’attention à l’enfant, à ses paroles, à ses inventions, porte ses fruits, inestimables ! »

Laurence Morel.

Notes :
1 « Le Petit Prince », groupe du Havre ; « Gribouille », groupe en formation à Évreux, qui fêtait ici l’évènement de sa création.
2 3 contes respectivement de L. Carroll, A. de St Exupéry et G. Sand.
3 Terrier A., « Rêves et fantasmes chez l’enfant », argument de la JIE8, blog de l’Institut de l’Enfant
4 Ibid.
5 Naveau L., « La naissance du désir », blog de l’Institut de l’Enfant
6 Naveau L., « Contes et légendes en Normandie », inédit, conclusion de l’après-midi de Bernay
7 « On ne franchit jamais qu’une porte à sa taille » - Cereda & Cien, Lyon, 30 novembre 2024
8 Les grands méchants, Marie Desplechin et Elsa Oriol, Paris, Kaleidoscope 2024 ; « Avant-propos » de Sophie Van Der Linden


Samedi 7 décembre de 14h30 à 17h30
Accueil dès 14h

Salle Bouteville
1025, route de Broglie, Bernay (27)

Plan d’accès »

Inscription  : 12 euros
(5 euros pour les étudiants )
Envoyer le bulletin d’inscription téléchargeable ci-dessous par e-mail »

Télécharger le bulletin d’inscription :


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Le 22 mars 2025 aura lieu la 8e Journée de l’Institut psychanalytique de l’Enfant du Champ freudien

Rêves et fantasmes chez l’enfant

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