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Publié le dimanche 27 décembre 2020

Université Populaire Jacques-Lacan

IRONIK ! – Décembre 2020

Le bulletin Uforca numéro 44




 {LE RIRE d'EOLE}


Teintes et tonalités


L’orientation de Jacques Lacan et de Jacques-Alain Miller, nous intime à nous enseigner de la psychose, non parce qu’elle serait dans un ailleurs, derrière une « muraille propice à s’y tenir à l’abri1 », mais bien plutôt parce que « Le psychotique franc comme le normal sont des variations du parlêtre2. » C’est bien parce que l’Autre n’existe pas et le rapport sexuel non plus, que nous sommes tous égaux face à la jouissance. Quel mode, alors, va rythmer la jouissance chez chacun ? Quelles solutions, alors, vont pouvoir s’inventer ? Quelle agrafe ? Quel point de capiton ?

Le Conciliabule d’Angers, puis la Conversation d’Arcachon et la Convention d’Antibes, qui eurent respectivement lieu en 1996, 1997 et 1998, sonnèrent le glas d’une clinique exclusivement structurale et discontinuiste.

Des termes ont surgi, qui sont aujourd’hui de véritables boussoles pour la clinique : le terme de débranchement, par exemple, vint rendre compte d’un phénomène qui ne peut être conçu comme un déclenchement catastrophe. S’il y a débranchement, il peut y avoir rebranchement. C’est là la clinique borroméenne, celle de ces trois ouvrages et celle des Séminaires XXIII et RSI, qui permet de distinguer, par exemple, « les noeuds chiffonnés qui peuvent se déplier d’une façon ou d’une autre ; et le claquage du rond de ficelle qui oblige au raboutage3 ».

À l’envers d’une clinique classificatoire qui viendrait distribuer les places aux phénomènes, la clinique borroméenne s’intéresse aux variations, aux gradations. Ce n’est pas la même position que celle qui fait tendre l’oreille aux variations, et celle qui pousse à leur donner un nom. Assonances, dissonances, flou, fixité… Autant de termes qui s’approchent sans nommer tout à fait ; autant de termes qui sont des modalités, non des classes.

Là où les classes ferment, les modes font appel d’air. Sinistres les classes. Elles réduisent les sujets aux murailles qui pourraient les nommer et ratent leurs infimes tonalités, demi-teintes ou couleurs criardes.

Dès lors, il ne s’agit pas tant de pointer ce qu’il y a ou ce qu’il n’y a pas, le déficit ou le conventionnel, mais bien plutôt de s’intéresser au plus et au moins qu’il y a.

Si bien que l’opposition dite pertinente, mise en évidence par J.-A. Miller entre point de capiton et brouillard4, qui recèle toute une palette de gradations, nous invite à imaginariser ces teintes et ces tonalités : il y a le brouillard à couper au couteau, qui ne cesse pas et il y a ces brumes qui se dissipent quand la lumière y fait une percée, jamais définitive, toutefois. Allons y regarder de plus près avec ce numéro d’Ironik !

Pénélope Fay

Note :
1 Lacan J., « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 532.
2 IRMA, La psychose ordinaire. La Convention d’Antibes, Cannes (1998), Paris, Agalma/Seuil, 1999, 4e de couverture.
3 Miller J.-A., in IRMA, La Conversation d’Arcachon. Cas rares : Les inclassables de la clinique, (1997), Paris, Agalma/Seuil, 2005, p. 161.
4 Ibid., p. 155.

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Avant-goût



Retour sur la psychose


Ce sera un Ironik ! consacré à la psychose. Un Ironik ! particulièrement clinique, tant sur le plan de la richesse des vignettes déployées que sur celui de la clarté de l’énonciation de ses auteurs. Délesté du binaire névrose/psychose, résolument orienté par le réel, Ironik ! nous invite à penser une clinique continuiste.

Jacques Borie, dans un texte inédit, nous initie aux « variétés du passage à l’acte ». S’en déduit une clinique différentielle, la position mélancolique et la position paranoïaque ne s’y équivalent pas. Côté analyste, l’acte analytique se fait éthique : il refuse de réduire le parlêtre à ses comportements. Dans le passage à l’acte, il n’y a plus de pensée. Disparition du sujet. L’auteur questionne en quoi l’acte analytique peut y répondre. Pas sans l’appui de présentations cliniques.

Frédérique Bouvet nous parle de psychose ordinaire. Elle remonte le cours de notre histoire analytique. Comment ce terme est-t-il devenu une entité clinique ? Retour aux conversations d’Angers, Arcachon et Antibes. Retour aux questionnements qui ont permis son émergence. Le nouage symbolique, imaginaire, réel peut-il tenir sans l’appui du Nom-du-Père ? À quelles conditions ? Peut-on repérer une psychose avant déclenchement ? L’auteure déploie « un cas pas si rare » écrit par Jean Pierre Deffieux.

Émilie Hamon lui emboîte le pas. Psychose ordinaire encore, elle commente un texte d’Hervé Castanet « Un sujet dans le brouillard ». Pourquoi ce choix ? Il nous enseigne, dans l’après-coup, sur la position subjective du sujet. C’est une invitation à suivre « les petits indices de forclusion ». Le réel en jeu pour le parlêtre devient notre boussole. Leçon clinique.

Connaissez-vous notre rubrique Lacan sens dessus dessous ? Dalila Arpin interviewe Omaïra Meseguer. Elle l’invite à choisir et commenter une phrase de Lacan. Son choix ne doit rien au hasard. Au-delà du sens affleurent les fragments de lalangue. Ça discute ! La conversation chemine, le dispositif de la séance analytique y résonne, non sans plaisir. Le bien-dire est au rendez-vous. Ce « petit coup de pouce » à l’élucidation deviendra-t-il votre petit coup de cœur ?

Dominique Szulzynger

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<span style="color:#FFA500;">TRAVAUX D'UFORCA</span>


A LA UNE


Variétés du passage à l’acte
Jacques Borie, Section clinique de Lyon

Dans une conférence inédite, qui devait être prononcée à la section clinique de Lyon, Jacques Borie présente l’acte analytique comme réponse au passage à l’acte, réponse structurellement contingente, mais s’enseignant toujours de la position de chaque sujet.

À travers plusieurs vignettes cliniques, on repère un passage à l’acte faisant arrêt, le lieu de la séance permettant d’allonger la phrase, l’incidence de l’acte. La psychanalyse : un savoir-faire avec le ratage comme condition d’un acte. Lire la suite


NOS DERNIERES PUBLICATIONS


Quelques éléments d’Un cas pas si rare, présenté par Jean-Pierre Deffieux
Frédérique Bouvet, Section clinique de Rennes

La psychose ordinaire n’est pas un concept mais une catégorie clinique, déduite « de petits indices » ordonnés par J-A Miller sous trois externalités : sociale, corporelle et subjective. C’est à partir de cet ordonnancement que F. Bouvet nous propose une lecture de cas de J.-P. Deffieux Un cas pas si rare. Lire la suite

Ce que nous enseigne le texte « Un sujet dans le brouillard » d’Hervé Castanet
Emilie Hamon, Section clinique de Rennes

En reprenant le cas d’H. Castanet Un sujet dans le brouillard, E. Hamon illustre la clinique de la psychose ordinaire comme une clinique des petits détails. Le flou et le brouillard du sujet ne sont pas un voile inhérent au refoulement mais un indice du réel en jeu. La mortification du sujet pouvant être prise comme une défense obsessionnelle se révèle ensuite dans sa fixité et son intensité comme une position de jouissance du sujet. Lire la suite


<span style="color:#FFA500;">LACAN SENS DESSUS DESSOUS</span>


Dalila Arpin interviewe Omaïra Meseguer

Omaïra Meseguer a choisi de commenter la phrase de Lacan : « On crée une langue pour autant qu’à tout instant on lui donne un sens, on donne un petit coup de pouce, sans quoi la langue ne serait pas vivante ».Lire la suite


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