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Publié le lundi 11 décembre 2017

Pour Judith Miller

Lettre de Catherine Grosbois à Irina Rymar, une amie ukrainienne du Champ freudien

Ma bien chère amie,

je n’écris pas beaucoup, mais ce soir c’est trop.

J’ai appris que Judith Miller nous a quittés.
Oh, quelle tristesse !

Et pourtant, en même temps, ne me laisse t-elle pas ce cadeau si précieux, de pouvoir échanger avec toi ?

N’est ce pas grâce à elle que nous avons pu faire connaissance, et même encore il y a peu, nous rencontrer à Rouen ? Pour parler encore une fois de la psychanalyse, de la politique, de nos choix respectifs ? Cette conversation si éclairante pour moi, dans le cadre de l’invitation de l’ACF, qui m’a permis de comprendre que lorsque le pouvoir touche à la langue, alors il peut y avoir des insurrections, des subversions qui décident et choisissent. Qui traversent les générations, les nations, les langues. Qui débouchent sur la vivacité de la psychanalyse.

Oui, je crois que j’ai idée de ce que cela peut provoquer. Et même que peut-être c’est par là que quelque chose de ma propre histoire a pu faire la solidité de mon engagement dans cette aventure de la psychanalyse, orientée par Lacan.

C’est nos échanges qui pour moi font l’actualité du transfert, que Judith m’a permis. Transfert qui m’a ouverte à un acte que j’ajournais depuis des années : ouvrir ma maison à des jeunes, des stagiaires du Champ freudien. Il fallait une contingence, certes, mais aussi un passeur.

Et sans doute, parvenue en Normandie, la répétition, en ouvrant la porte à l‘ACF et à L’Antenne, de la Maison de la psychanalyse.

Judith a été ce passeur.

Elle s’est comme envolée, dit l’un des hommages que je lis. Oui, et si elle me manque, elle me fait t’écrire.
Quel cadeau !

Je t’embrasse, j’espère que tu vas bien, et ta famille aussi.
L’hiver est déjà froid pour nous ici, et je repense à Donetsk sous la neige comme cet hiver là, quand je suis venue.

Voilà qui me réchauffe.

Amitiés,

Catherine

Nous vous proposons de relire le bel entretien que Judith Miller accorda en 2004 à l’Association des psychologues freudiens. Il y fut question du Champ freudien, son espace-temps et ses visées, de la formation clinique à l’heure de la santé mentale, de la psychanalyse à l’université, des menaces contemporaines sur la psychanalyse et du « Bien-dire ».

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