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Publié le jeudi 1er décembre 2016

Séminaire ACF 2016-17 – Rouen

Corps, Psychanalyse et Institutions : trouvailles et inventions

Les mercredi 18 janv., jeudis 16 mars, 18 mai et 22 juin – Rouen


Tableau d’Esther Bruno Nangala

Répondre en acte à la grimace de plus en plus menaçante du réel que nous avons à traiter, tel est l’enjeu majeur de ce séminaire.

Si "être lacanien c’est adopter à partir de l’éthique de la psychanalyse , une position de
responsabilité face à ce que nous appelons « le lien soucial1 »", il s’agit d’ entreprendre de bien dire la façon dont l’orientation psychanalytique lacanienne constitue une boussole précieuse et surtout de quelle façon il est possible d’en faire usage.

Cette année, nous accueillerons des praticiens exerçant dans la gendarmerie, à l’hôpital, en psychiatrie mais aussi dans le champ social à l’IDEFHI.

Note :
1 Philippe Lacadée, Le malentendu de l’enfant, Editions Payot, 2003, p. 384.

- Mercredi 18 janvier 2017 : Marion Maurel, sous le titre Quelle place pour la psychanalyse en gendarmerie ?
C’est à un scandale que l’on doit l’arrivée des premiers psychologues en gendarmerie : l’affaire Alain Lamare – « le tueur fou de l’Oise » – ce gendarme au-dessus de tout soupçon qui s’est servi de ses connaissances professionnelles pour assassiner une jeune femme et tenter d’en assassiner plusieurs autres. Cette affaire a fortement ébranlé l’institution et a abouti à la mise en place de tests psychotechniques lors du recrutement des futurs gendarmes. La première place des psychologues, dans cette institution, a donc été celle de l’évaluation.
Une nouvelle mission est définie pour eux après les attentats de 1995 et la création des « cellules d’urgence médico-psychologiques pour les victimes d’attentats, de catastrophes et d’accidents collectifs (CUMP) ». En effet, le général Louis Crocq, qui préside à la création des CUMP, est un psychiatre militaire et il pousse à la mise en place de cellules de prise en charge post-traumatique au sein de chacune des armées. Des psychologues cliniciens viennent renforcer les rangs des psychologues du travail.
Jusqu’en 2008, les psychologues cliniciens de la gendarmerie ne sont que quatre et fonctionnent comme une CUMP, sur l’ensemble du territoire français. Mais l’augmentation des suicides et des actes violents commis en interne affole l’institution. La décision est prise de multiplier le nombre de postes et de créer des espaces de consultation en région destinés aux personnels des unités de terrain. Aujourd’hui, une trentaine de psychologues cliniciens exercent en gendarmerie et d’autres recrutements sont en cours.
Je travaille en gendarmerie depuis douze ans. Faire une place à la clinique dans cette institution qui, comme tout corps militaire, fonctionne sur le principe du « tous pareil », n’a pas été sans peine. Je vous propose de vous parler des difficultés que j’ai rencontrées dans ce parcours, car elles me semblent éclairantes pour tout psychologue travaillant en institution. Je vous présenterai aussi des vignettes cliniques pour illustrer le travail que j’ai pu y mener.

-  Dans l’après-coup de la séance du 18 janvier...

Lors de cette soirée, Marion Maurel, psychologue, nous a beaucoup enseignés sur sa clinique et sa pratique analytique au sein de la Gendarmerie. Ce fût pour elle le moment de conclure sur cette longue expérience professionnelle de 12 ans. Elle a repris avec nous cette question que ses supérieurs lui adressaient de façon récurrente tout au long de son exercice : « À quoi allez-vous nous servir ? » Justifier sa place au sein de la Gendarmerie, où le mot « servir » est déjà un signifiant maître et où les places de chacun sont codifiées relève de l’absurde, nous a-t-elle rappelé. Marion Maurel a pu se situer longtemps hors cadre et hors hiérarchie, ce qui lui a permis de développer une activité clinique au cas par cas dans cet univers régi par l’idéal du groupe et le « tous pareil ». Elle a pu s’orienter de la position de l’analyste, en permettant l’expression d’une demande subjective dans ce lieu pourtant non propice à l’énonciation d’une quelconque demande individuelle car toujours soumise au commandement d’un tiers hiérarchique, d’un Autre. Comment a-t-elle pu créer un espace de parole pour le sujet ? En faisant trou dans l’institution, en la décomplétant par la mise en question de sa totalité imaginaire. Pour donner sens à son intervention en tant que psychologue, elle s’est appuyée sur cette formule de Jacques-Alain Miller : « L’analyste s’occupe de l’intime pour éviter qu’il se manifeste, de façon violente, dans le collectif. »
Pour illustrer son propos, Marion Maurel nous a présenté six vignettes cliniques. Pour un sujet en burn-out et dans un risque de passage à l’acte auto ou hétéroagressif, il s’agissait de l’aider à trouver une solution sinthomatique à partir d’un trait identificatoire paternel : « Porter un uniforme qui brille ». Pour un autre pouvant parfois se déconnecter de son corps, cela consistait à s’appareiller au « corps » de la Gendarmerie, à border un réel pour rester dans un lien social et ne pas se couper de l’humanité. Tandis que pour un autre pris dans une impasse dans son rapport à l’autre sexe, il s’agissait de se défaire d’une identification « du gendarme » venue à la place de celle de « la victime » pour redonner une place au « Je » de la parole avec ses effets de surprise et de surgissement d’une vérité sur le sujet.
Nous avons été sensibles à la manière dont Marion Maurel s’est fait l’agent d’un processus de changement pour chacun de ces sujets en prise avec une identification « forcée ». Cette clinique psychanalytique sous transfert laissant une place à l’intime peut ainsi trouver une place au sein de la Gendarmerie.

Marie-Claude Lardeux-Majour

- Jeudi 16 mars 2017

Nous allons vous faire part de notre parcours, lors d’un cartel dont la question initiale était : qu’est-ce qu’un groupe - thérapeutique - lacanien ?

J’introduirai cet échange en rappelant ce que le cartel est comme groupe. Héloïse Dupont explorera la manière dont elle intervient lors de groupes variés qu’elle anime, et les questions que cette clinique soulève. Marie Hélène Lenoir reprendra au regard de sa propre expérience professionnelle l’usage que l’équipe du Courtil fait des ateliers tel qu’on l’observe dans le documentaire A ciel ouvert. Enfin, Elise Tailleux conclura sur l’intérêt du travail institutionnel, si les relations imaginaires cultivent le même, elle nous montrera que la pratique à plusieurs permet de faire face à un réel insupportable.

Nathalie Hervé-Diop

- Jeudi 18 mai 2017

Céline Guedin, psychologue dans une institution pour enfants, nous présentera son travail. Son établissement accueille des jeunes en difficultés familiales, ou suite à des procédures judiciaires. Derrière ces nominations se retrouvent des situations radicalement différentes mais pas sans un lien avec la souffrance psychique.
A travers son intervention quotidienne, Céline Guedin tente d’éclairer les professionnels sur ce qui peut traverser ces enfants et adolescents.
Elle nous dira comment peu à peu dans sa pratique le filtre de l’orientation lacanienne, qu’elle rencontre presque par hasard, lui permet de mieux supporter le réel en jeu.
Cette approche viendra questionner sa position dans une institution soumise à des injonctions. C’est avec intérêt que nous l’écouterons nous présenter son cheminement.

- Jeudi 22 juin 2017 : Séance annulée

Ce séminaire est organisé par Marie Izard-Delahaye, Nathalie Hervé-Diop et Elodie Guignard.

Il aura lieu mercredi 18 janvier, jeudi 16 mars, jeudi 18 mai et jeudi 22 juin à 21 h.

Maison de la psychanalyse en Normandie,
48 rue l’Abbé de l’Epée, à Rouen (76).
Consulter le plan d’accès ».

Participation aux frais : 5 € ou 25 € pour l’ensemble des séminaires proposés par l’ACF-Normandie. Réduction de 50 % pour les étudiants.

Renseignements :
Envoyer un mail à Marie Izard-Delahaye
Envoyer un mail à Nathalie Hervé-Diop
Envoyer un mail à Elodie Guignard

Téléchargez l’affiche :

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