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Publié le mercredi 4 mai 2016

Le Prélude de la déléguée régionale de l’ACF-Normandie

Prélude de Mai

Mai 2016

L’évènement de ces derniers jours, ce fut bien sûr le Xe Congrès de l’Association Mondiale de Psychanalyse à Rio de Janeiro dont J.-A. Miller avait orienté la boussole vers le dernier enseignement de Lacan – « Le corps parlant. Sur l’inconscient au XXIe siècle ». Ceci dans le cadre d’un vaste aggiornamento débuté voilà six ans concernant ce qui change dans la pratique analytique. Plus de 1600 participants venus des 7 Ecoles de l’AMP ! L’Ecole Brésilienne de Psychanalyse (EBP) nous a montré sa vitalité et sa rigueur au travers d’une organisation au sens le plus large terme, épatante.

Deux petites citations d’ouverture : Miquel Bassols, Président de l’AMP, soulignait qu’il s’agit pour le psychanalyste d’écouter les résonances de la langue singulière de l’analysant, « l’écho d’un écho d’un dire dans le dire du fait qu’il existe un désir ». Marcus André Vieira, Directeur du Congrès, invitait le psychanalyste à se libérer du « symptôme linguistique » et à « faire face aux pouvoirs de la parole à partir de ce qui est parlant dans le corps et qui n’est pas parole » - entre le son et le silence il n’y a pas seulement le son, mais des « espaces épars », des « fragments déchirés », un « essaim de madeleines sans gâteau, sans thé, sans Proust à l’horizon » ; ce « babillement originaire », ce « bégaiement incontournable », il nous faut prendre son réel « au filet de l’écriture » - pour « effilocher le tissu du fantasme, faire vibrer le sinthome, modifier la direction de la poésie » car « la jouissance doit vibrer avec le diapason de la vie que l’on porte ».

Pour prolonger ces vibrations et vous permettre de capter quelques-unes des résonances de ce qui s’est fait entendre là-bas, l’ACF Normandie organise une soirée « Impressions de Rio », le mardi 31 mai à Rouen – les collègues présents au Congrès feront part des points qui les ont touchés, surpris, ombres et lumières.

Ce qui a fait évènement est aussi la parution juste avant le Congrès du livre d’Éric Laurent « L’envers de la biopolitique. Une écriture pour la jouissance ». Ce livre qui s’appuie sur le Séminaire prononcé par l’auteur en 2015 « Parler lalangue du corps », fera l’objet du Séminaire interne de l’ACF Normandie dès la rentrée prochaine – un cartel est au travail pour en soutenir la tenue.

En Normandie, l’évènement est d’ores et déjà pour nous la préparation de la Journée d’Etude « Enfants singuliers, institutions dérangées. Les nouveaux spectres de la clinique : qu’en dit la psychanalyse ? » du 11 juin au Havre. Vous avez pu lire le texte de Gracia Viscasillas présentant le travail soutenu avec les enfants « autistes » dans les centres d’éducation infantile Patinete à Saragosse. Vous pouvez désormais lire deux textes commentant ce texte, ceux de David Coto et de Jeanne Spiess. Vous pouvez aussi découvrir l’affiche de cette Journée, construite par la graphiste Delphine Boeschlin. Nous vous invitons à vous inscrire nombreux, dès maintenant : les enjeux éthiques, épistémiques et cliniques autour de « la bataille de l’autisme », des nouveaux « spectres » de la clinique, de la tyrannie des « normes » et des « protocoles », touchent ni plus ni moins à la façon dont le symptôme d’un corps parlant peut être accueilli et traité dans notre civilisation – et ceci à l’échelle mondiale, comme l’ont montré les nombreuses interventions de collègues lors de la « grande conversation de l’Ecole Une » à Rio.

Face à tous ces enjeux de civilisation, je terminerais ce « Prélude » en soulignant l’importance cruciale qu’existe l’Ecole pour la psychanalyse – Ecole Une, avec ses 7 Ecoles dans le champ freudien. Ici, en France et en Belgique, l’Ecole de la Cause freudienne. L’ACF qui se consacre à l’étude de la psychanalyse d’orientation lacanienne et de ses connexions, la représente en province, mais c’est de l’Ecole que relève la « formation » du psychanalyste – formation infinie par l’expérience analytique, par l’expérience du contrôle, par l’expérience du cartel, par « immersion » dans le savoir analytique toujours troué, fragments épars, pièces détachées. Alors j’en appelle aux analysants décidés, qui font l’expérience de cette immersion, et qui sont prêts à en tirer les conséquences en termes d’acte. C’est parce qu’ils sont déjà « dedans » qu’ils peuvent demander à « rentrer » dans l’ACF. Les analysants « mordus » en Normandie qui veulent faire un pas analytique supplémentaire en direction de l’Ecole pour la psychanalyse, peuvent s’adresser à moi pour demander à devenir membre de l’ACF en Normandie – et soutenir à leur tour, avec leur énonciation singulière et leur style propre, le travail d’analysants qui s’y propage.

Marie-Hélène Doguet-Dziomba,
Déléguée régionale de l’ACF-Normandie

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