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Publié le mardi 1er novembre 2016

4e Journée de l’Institut de l’Enfant – UPJL

Après l’enfance

Samedi 18 mars 2017 - Palais des Congrès - Issy-les-Moulineaux

<a href="http://www.lacan-universite.fr/wp-content/uploads/2016/03/institut_enfant-news_journee_2017-01.html" class='spip_out' rel='external'>Après l'enfance</a>


Après l’enfance, qu’y a t-il ? Ne nous précipitons pas à répondre : « l’adolescence ! » Car si nous essayons de définir ce qu’est l’adolescence, nous sommes bien embarrassés. Dans le texte d’orientation de cette journée, Jacques-Alain Miller l’énonce ainsi : « C’est une construction, un artifice signifiant1 ».
Et pourtant, s’il y a un signifiant qui est symptôme de notre société aujourd’hui, c’est bien adolescent, on le retrouve associé à tout ce qui incarne le malaise dans notre civilisation : pornographie, addictions en tout genre - drogues, ordinateurs, jeux vidéo -, manque de respect, désintérêt de la chose publique, refus du savoir, attrait pour les discours extrêmes…

Après l’enfance, y a-t-il une frontière ou un littoral ? Un passage entre l’enfant et l’adulte que nous pourrions appeler « adolescence » ? L’expérience d’une analyse et la notion de développement n’ont jamais fait bon ménage. Bien sûr, il y eut un temps où les stades freudiens ont pu avoir cette fonction. On a voulu y associer Lacan, avec son apport du stade du miroir, mais très tôt il y opposera le concept de structure qui souligne les arêtes logiques et non chronologiques des zones de rupture. C’est ici que nous pouvons entendre toute l’actualité du terme de « métamorphose » avec lequel Freud aborde la puberté2, par la voie de la pulsion et la découverte du corps de l’Autre.

Après l’enfance, quels tours prennent l’image narcissique et la sublimation dans le fait que l’on se sente garçon ou fille ? Comment traite-t-on son corps après l’enfance ? À partir de quelles pratiques, quels en sont les appareillages, les inscriptions ?
Les objets de connections virtuelles pullulent, mais leur utilisation échappe parfois aux notices des fabricants. Après l’enfance, on ne répond plus au téléphone, on ne prend pas l’autre en photo avec son téléphone, la voix est reléguée, le regard fait retour sur le corps propre du sujet, on textote, on selfie : « vois comme je me vois ! ». Ces usages font-ils impasse ou solution ?

Après l’enfance, le savoir n’est plus lié à l’autorité de l’Autre. Le respect, l’injustice/la justice deviennent alors des exigences non articulées à une règle commune repérable, après l’enfance ce sont comme des événements qui percutent le corps. Tous les praticiens qui travaillent avec des établissements scolaires ou de formations peuvent en témoigner. « Auparavant, le savoir […], il fallait l’extraire de l’Autre par les voies de la séduction, de l’obéissance ou de l’exigence, ce qui nécessitait d’en passer par une stratégie avec le désir de l’Autre »4. Après l’enfance, il est dans la poche.

Après l’enfance, finie « la confusion des sentiments5 » ? Pas si sûr, quel sera l’objet de cette confusion et comment la traitera-t-on ? « Le grand Meaulnes6 » aujourd’hui serait considéré comme un fugueur, vers quelle Yvonne fuguerait-il ? Quels discours vont prendre le pouvoir après l’enfance, et vers quels destins, funestes ou grandioses, virtuels ou terriblement réels, vont-ils précipiter les sujets ? Quels sont les symptômes qui témoignent de cette confusion dans le rapport à l’Autre : inhibitions, phobies, passages à l’acte ?

La 4e Journée de l’Institut de l’Enfant ne manquera pas de nous enseigner sur ce demain qui est déjà là, après l’enfance.

Laurent Dupont, directeur de la journée

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Notes :
1 Miller J.-A., « En direction de l’adolescence », Interpréter l’enfant, Navarin éditeur, Paris, 2015, p. 192.
2 Freud S., « Les métamorphoses de la puberté », Trois essais sur la théorie sexuelle, Paris, Folio Essais, 2001.
3 Miller J.-A., « En direction de l’adolescence », op. cit., p. 202.
4 Ibid., p. 197.
5 Cf. Zweig S., La confusion des sentiments, Le livre de poche, 2008.
6 Fournier A., Le Grand Meaulnes.

Cet argument s’appuie sur le texte d’orientation de Jacques-Alain Miller sur ce thème, prononcé lors de la 3e Journée de l’Institut de l’Enfant, et publié sous ce titre dans le volume Interpréter l’enfant, paru aux éditions Navarin en 2015. Vous pouvez aussi le télécharger (voir ci-dessous).

SIX AXES DE TRAVAIL



- La construction de l’adolescence


- Le temps des métamorphoses


- Filles et garçons, entre enfance et adolescence


- Nouveaux éclats du corps


- Le savoir est un évènement (quand ça vaut le coup, ça se rappe, ça se chante, ça se danse… Un challenge pour les savoirs institués : comment être à la hauteur de ça)


- Symptômes dans la socialisation

Samedi 18 mars 2017 de 8h30 à 19h

PALAIS DES CONGRÈS D’ISSY-LES-MOULINEAUX
25, avenue Victor Cresson
92130 Issy-Les-Moulineaux

Consulter le plan d’accès »

  • Métro 12 - Station Mairie d’Issy
  • RER C Versailles - Arrêt Issy Ville
  • Tramway T2 - Station Val de Seine
  • Bus RATP 123 - 169 - 190 - 290 - 323

Pour en savoir plus, consulter le site de la 4e journée de l’Institut de l’Enfant » (vous pourrez en particulier consulter le blog avec ses rubriques et articles, la bibliographie évolutive, vous informer sur la journée, vous abonner à la newsletter Le Zappeur...)

Entrée 60 euros – 30 euros pour les étudiants
Pour vous inscrire par courrier ou en ligne »

Pour en savoir plus sur l’Institut de l’Enfant »

Télécharger l’affiche :

Télécharger le texte de Jacques-Alain Miller, « En direction de l’adolescence »


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