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Publié le dimanche 29 novembre 2015

Séminaire de lecture freudienne – Cherbourg

Quand le corps fait symptôme

Les vendredis 18 déc. 2015, 29 janv., 4 mars, 25 mars, 3 juin 2016



« Toutes les parties du corps et tous les organes internes constituent des zones érogènes » (Freud 1905)

« Je parle avec mon corps, et ceci sans le savoir. Je dis donc toujours plus que je n’en sais. » (Lacan 1973)

La religion a toujours traité différemment le corps et l’esprit. Le corps est appelé à disparaître, il est atteint par la mort, alors que l’esprit - l’âme - ne meurt pas et connaîtra la vie éternelle au-delà de la mort.

Cette opposition de l’âme et du corps est un contentieux philosophique ancien dans la culture occidentale, avec des conséquences majeures dans la façon dont la science (les neurosciences en particulier aujourd’hui) traite du corps comme objet de la nature ou comme corps machine.

On retrouve cette dualité corps-esprit dans la médecine et elle est encore bien présente dans la clinique d’aujourd’hui même si on peut s’en étonner. Il n’est pas rare que la médecine somatique traite l’affection du corps sans tenir compte des conséquences de la maladie sur le psychisme, sans prendre en compte la souffrance psychique du sujet. Si la bonne santé, c’est le silence des organes, la bonne santé psychique, c’est le silence du sujet. Mais si pour la religion le corps était appelé à n’être qu’un déchet, à la fois sacralisé et nié, pour la médecine les maladies nobles sont celles du corps.

La psychanalyse, elle, ne s’intéresserait qu’à l’inconscient… ?

Anorexie, boulimie, toxicomanie, conversion hystérique, phénomène psychosomatique, impuissance, frigidité, érythrophobie, énurésie, dysmorphophobie, hypocondrie… nous n’allons pas tout énumérer mais disons simplement que le symptôme passe par le corps. La psychanalyse s’attache au contraire à ce nouage corps-esprit.

La psychanalyse est née de l’intérêt de Freud pour l’hystérie ; Freud s’est intéressé à l’action du psychisme sur le corps, et en étudiant l’hystérie, il a mis en évidence que l’hystérique se crée des douleurs qui s’expliquent par une conversion réussie du psychisme en somatique. Le corps de l’hystérique parle, il parle par le symptôme. Ce corps est marqué par les signifiants qui ont jalonné son histoire. Ce corps est pris dans la parole, la parole de l’Autre. Et c’est ce corps pris dans le jeu signifiant que le sujet adresse au psychanalyste, au soignant, un corps qui parle et pour reprendre cette thèse qui traverse l’enseignement de Lacan, un corps qui jouit. Lacan disait aussi que pour le psychotique, c’est le corps propre qui a toute l’importance. Les psychoses montrent abondamment comment le corps est appareillé par le langage et n’est pas réductible au seul somatique, et jusqu’où son fonctionnement est sous la dépendance de l’opération de la métaphore.

Un corps qui réagit aux mots, mots prononcés par le sujet, ou mots prononcés par l’Autre, ou mots jamais advenus, mots qui font souffrir ou mots qui soulagent.

Le corps pris en compte par la psychanalyse est aussi celui qu’on mutile, qu’on délaisse, qu’on maltraite mais aussi celui qu’on maquille, qu’on tatoue, qu’on opère pour le transformer.

Nous vous proposons pour les deux années à venir d’orienter le travail de notre Séminaire de Lecture Freudienne sur ce corps qui fait symptôme.

Parmi nos invités pour cette année, signalons la venue de Françoise WILDER pour son livre Margareth Hilferding : une femme chez les premiers psychanalystes et de Valérie PERA-GUILLOT, psychanalyste à Rouen, membre de l’Ecole de la Cause Freudienne.

- Vendredi 29 janvier :
Interventions de Gilles Morel, membre de l’ACF-Normandie et Blanca Perez Flament, dont voici les arguments :

A propos de la théorie du genre : la haine d'éros

A l’époque que Jacques-Alain Miller nomme « l’époque de l’Autre qui n’existe pas », de nouveaux signifiants maîtres apparaissent, venus à la place des idéaux homologues au nom du père, pour donner une signification à des modes de jouissance inédits. La théorie du genre en est un. Ce nouvel « évangile » se prétend apporter « la bonne nouvelle » que le masculin et le féminin ne sont que des constructions qui peuvent par conséquent être déconstruites. Là où la philosophie existentialiste oppose à cette théorie la nature et la culture comme réponse contradictoire, je tenterai d’apporter les arguments convaincants de la psychanalyse de Jaques Lacan qui, avec l’élaboration du concept de jouissance, fournit les outils conceptuels nécessaires à la saisie de ce nouvel idéal et à ses conséquences cliniques.

Gilles Morel

Une douloureuse énigme

La discrète Emma, atteinte à l’âge de 9 ans d’une déformation faciale douloureuse rétive à tout traitement médical, nous permettra de nous interroger sur le symptôme somatique : articulation signifiante, jouissance pulsionnelle ou trou dans le réel ?

Blanca Perez Flament

- Vendredi 25 mars :
Intervention de Valérie Péra Guillot, membre de l’ACF-Normandie et de l’Ecole de la Cause Freudienne :

De l'événement de corps

aux phénomènes de corps et retour ;

à propos d'un cas

Un des axes retenus pour la journée clinique du prochain Congrès de l’AMP, Le corps parlant, pose la question : « Les événements de corps doivent-ils être interprétés ? »

L’événement de corps relève de la rencontre inaugurale, contingente et toujours traumatique entre la chair et les mots. Ce télescopage de la parole et de la chair fait entrer la jouissance dans le corps ; l’itération de l’Un de cette jouissance dans le corps alimente le symptôme.

Une analysante souffre de symptômes évoquant des phénomènes de corps, à type d’allergie, et les met en série avec à une scène traumatique de l’enfance. Il s’agit de chercher ce qui de ce symptôme est interprétable en ce qui concerne le corps parlant, mais aussi de repérer ce qui fait point de capiton et de soutenir cette part du symptôme qui conduit à une stabilisation.

Valérie Pera Guillot

Ce séminaire est organisé par Dominique Delage, Hervé Desprez, Jean-Marie Fossey, Maryse Lecardonnel et Gilles Morel. Hervé Desprez, Maryse Lecardonnel et Gilles Morel sont membres de l’ACF-Normandie.

Il aura lieu à 21 heures les vendredis 18 décembre 2015, 29 janvier, 4 mars, 25 mars, 3 juin 2016.

Centre Hospitalier Les Genêts, Pavillon d’accueil, Avenue de la Banque à Genêts, 50470 La Glacerie — Cherbourg.

Consulter le plan d’accès ».

Renseignements :
Dominique Delage : 02 33 78 97 07
Hervé Desprez : 02 33 95 26 85
Jean-Marie Fossey : 02 33 44 65 70
Maryse Lecardonnel : 02 33 93 18 19
Gilles Morel : 06 72 77 38 95

Télécharger l’affiche :

Les organisateurs tiennent à remercier Anne Van Er pour l’autorisation amicale donnée pour l’utilisation de son œuvre « Regrets » pour l’affiche. Anne Van Er est artiste peintre, comédienne, metteuse en scène et formatrice de théâtre à Bruxelles, elle expose depuis 2006 :
« J’aime la matière à étaler au couteau sur la toile, matière brute, couches de couleur à l’huile ou acrylique que je mélange en cherchant la lumière. (…) L’être dans l’anonymat des foules possède un caractère, une attitude, une histoire. Croisement de l’éphémère dans des lieux publics ou imaginaires, où une rencontre pourrait se produire. Mes personnages sont statiques mais prêts à bouger. Parfois, sur mes toiles, des êtres seuls, de face ou de dos, me parlent. »

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