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Publié le mardi 25 août 2015

Séminaire ACF 2015-16 - Rouen et Le Havre

Atelier clinique – Cas par cas, la question de l’objet

Les mardis 15 sept., 13 oct., 1 déc., 26 janv., 8 mars, 3 mai

L’atelier clinique s’articule à chaque séance autour d’un cas clinique ou littéraire rédigé par un des participants désireux de le faire.
Après lecture de celui ci nous tentons de converser autour du texte proposé. Cette année nous orienterons nos échanges et analyses avec la boussole de l’objet.

Dans le cadre de ce groupe de travail à plusieurs on peut être simple auditeur, demander à recevoir le cas clinique à l’avance pour le travailler, participer à la préparation du débat, ou présenter un cas.

Comme c’est un atelier, on « bricole » à plusieurs, parfois même tous ensemble, en s’avançant dans des territoires parfois méconnus ; de questions en essais de s’y retrouver, il y a des ratés, autour des concepts que l’on tente d’apprivoiser, mais aussi des temps où quelque chose s’éclaire et on s’enthousiasme. Il s’en déduit du nouveau concernant le cas, et un enseignement pour les participants, dont la pratique s’en trouve modifiée.

Les personnes désireuses de participer, d’avoir de plus amples renseignements sur cet atelier ou qui souhaiteraient présenter un travail peuvent contacter l’une des responsables (voir coordonnées ci-dessous).

Six soirées sont prévues ; trois auront lieu à Rouen et trois au Havre :

- Mardi 15 septembre 2015 – Rouen, 21 h.
« Le cas Séraphine », présenté par Anne-Sophie Lenormand
La question de l’objet a d’emblée orienté sa rencontre avec Séraphine. D’objet(s) justement, tout se passait comme s’il n’y en avait pas (ou plus) qui compte(nt) pour elle ! Séraphine semblait dans le brouillard, flottante, quasi absente en tant que corps dans l’espace. C’est en concédant nous-même à avancer à tâtons dans ce brouillard et à nous prêter comme « objet lui tournant le dos » pour reprendre les mots de Guy Le Gauffey, que Séraphine a pu, selon notre hypothèse et dans l’après coup, se faire un corps au sens où les psychanalystes l’entendent.
Travail de l’archaïque, la clinique de l’objet nous amène à nous interroger sur la manière dont un sujet est impacté, creusé par la rencontre avec l’objet. Si ce dernier lui apparaît toujours sur le mode de l’effraction, le sujet a à l’apprivoiser. Pour Séraphine l’opération fut d’autant plus délicate que la rencontre avec l’objet n’a pu se dialectiser par la voie du manque et du désir.

-  Mardi 13 octobre 2015 – Le Havre, 21 h.  SEANCE ANNULEE en raison des manifestations des forains à Rouen, les accès routiers étant bloqués.
Valérie Letellier présentera Dorian le 1er décembre au Havre

- Mardi 1er décembre 2015 –  Rouen  Le Havre, 21 h.
Dorian, présenté par Valérie Letellier
Dorian m’est adressé en raison d’un handicap mental. Le travail engagé avec lui visera d’une part à le dégager des signifiants parentaux et à tenter de trouver une piste pour trouver un point d’ organisation à son langage sans amarre, sans point de capiton. Cet enfant qui n’avait pu trouver une inscription symbolique auprès de ses parents, je lui présenterai le dictionnaire. Autour de cet objet, Dorian va s’embarquer dans le monde des signifiants et des signifiés et va tenter à sa façon de les nouer. Tout cet abord, cet apprivoisement de l’usage du langage ne le met pas entièrement à l’abri de l’angoisse, de l’énigme du corps, du désir de l’autre. La voix et le regard restent parfois des objets féroces que nous tentons de traiter pour trouver un apaisement, rompre avec l’isolement.
C’est donc le parcours courageux, les trouvailles de Dorian durant les huit années de suivi, les impasses rencontrées que je propose de présenter et discuter.

- Mardi 26 janvier 2016 –  Le Havre  Rouen, 21 h.
Julien, patient de 37 ans, se trouve ébranlé sur le plan subjectif. Particulièrement angoissé et inhibé, le monde est mauvais et le semblable menaçant. Julien vit reclus, hors du lien social et sans activité professionnelle. La clinique de ce cas enseigne sur la nature de ce moi limité dans sa fonction contenante et unifiante. Nous interrogerons les suppléances trouvées par ce patient, notamment une rencontre venant soutenir son existence mais dont la fonction s’avère fragile et précaire.

- Mardi 8 mars 2016 – Rouen, 21 h.
Bertrand Barcat présentera M. A la suite d’un événement survenu à son travail, la réalité psychique de ce sujet se dénoue : M tombe malade, se vit comme un rebut. C’est une expérience déjà éprouvée par le passé mais M a tout de même le ressort de faire appel à un analyste, pour affronter ce qui se répète et qui ne parvient pas à s’élaborer. M va venir déployer son histoire, ses répétitions et sa confrontation à ce réel qui l’assigne à incarner ce qui est nocif. Nous verrons comment la rencontre avec l’analyste, le transfert, sa présence singulière vont opérer du nouveau autour des signifiants maîtres de M, lui ouvrant une autre voie où le sujet est moins pétrifié dans le discours mortifère de l’Autre.

- Mardi 3 mai 2016 – Le Havre, 21 h.
Jean-Yves Vitrouil présentera un cas de sa clinique.
Cet homme est menacé dans son être. On ne l’écoute pas - c’est-à-dire qu’il n’arrive pas à se faire entendre. Ainsi, sans cesse au bord du gouffre, il s’appuie sur les entretiens où la conversation à bâtons rompus vient en contrepoint des palabres qui animent son quotidien.

Dans l'après-coup de la séance du 1<sup class="typo_exposants">er</sup> décembre :

De la perspective

Lors de la séance de décembre de l’atelier clinique, nous avons conversé autour du cas de Dorian. Le travail de cet adolescent nous a amenés à nous pencher sur la question de la perspective.

Cet adolescent a toujours été attaché au dessin et à l’écriture autour du réel de la lettre et de la forme. Depuis quelques mois il semble faire un usage nouveau du graphisme. Deux choix s’offrent à lui autour du dessin – soit il copie un paysage, un monument, son but est alors la production du même, de l’identique, du double – ou, et ceci est très récent, il invente une vue en perspective de ville avec des routes et des immeubles. Il différencie ses réalisations par deux signifiants : « il y a la reproduction et des imaginations avec la perspective ». Actuellement tout son temps libre est occupé par ces productions qui l’apaisent. Sa satisfaction passe par le fait que « c’est pareil » quand il s’agit de « reproduction », mais quand c’est de l’imagination, « c’est bien construit, c’est enrobé, il y a plein de lumière, il y a de la profondeur, la bonne mesure de la bonne hauteur deux appartements qui contiennent trois fenêtres cela fait 54 à l’arrière 72 ».

Invité à parler de ses dessins, il fait part du chiffrage qu’il réalise lors de créations : « comment c’est fait les églises : un rectangle un deuxième rectangle, un trapèze, un triangle, maintenant je suis comme un programme, faut faire des guides 123456… moi je veux être réaliste. » Il explique le quadrillage qu’il opère, les colonnes les lignes, les guides…

Les esquisses autour des perspectives qu’il peut inventer sont dans un premier temps des lignes de fuite qui constituent un axe et là encore comptabilité, chiffrage. Il peut mettre huit heures pour finir un format A6. Les quelques phrases citées indiquent le rapport du dessin au chiffrage, au symbolique, sa tentative de nouage des deux registres et l’apaisement qui s’opère alors. Autour de ces questions le rapport à l’Autre est possible, le regard n’est plus en trop, il n’a plus un statut de réel, il est pris dans une recherche de reconnaissance. Lors de la discussion était souligné comment ces dessins, comme dans le film Matrix, n’étaient qu’un codage, qu’une succession de nombres, une représentation du monde, une image faite que de chiffres.

Les participants ont également souligné que dans le travail sur la perspective, on pouvait distinguer une évolution. Le premier temps, il n’y a qu’une perspective qui se fait sur un point central, (deux axes qui se croisent en croix) amenant une focalisation du regard sur un point central. Au fur et à mesure il a amené une réalisation bifocale, du côté du regard il y a quelque chose qui s’ouvre, le regard n’est pas appelé à un point convergent. Dans les premiers dessins, on était dans une pure symétrie, là la symétrie existe tout en introduisant des petites différences. Autour de ces constructions Dorian semble avancer sur la question du stade du miroir. Ses dessins très réussis d’une minutie infinie donnent l’impression d’un au-delà du miroir. Il semble apprivoiser, traiter ces questions du double, du même mais aussi d’une petite différence, battement.

Valérie Letellier

Dans l'après-coup de la séance du 26 janvier :


Nous avons échangé autour du cas de Julien. Les échanges ont pointé la particularité de son rapport au langage et ses tentatives d’éviter la castration symbolique. Ses constructions délirantes ou encore sa consommation de toxique sont pensées comme un moyen d’éluder tout affect et toute pensée, se couper du langage. Il est remarqué que le discours du patient se situe autour du manque, du trou, élément également repérable dans le corps. D’ailleurs, nous nous sommes arrêtés sur la question du corps, tant du coté des théories que de son expérience réelle hors corps. Julien n’a pas dépassé le stade du miroir. Une précision est apportée sur la question de la jouissance imaginaire. La récente rencontre d’une femme a bouleversé sa vie, venant limiter l’angoisse et le délire. Pour reprendre les termes cités durant la soirée, cette rencontre lui apporte « une articulation, une connexion signifiante… une consistance à son corps ». Cette femme soutient le désir de Julien et le se situe du coté d’être désiré, être l’objet de l’autre, le désir apparait moins énigmatique. Un arrimage symbolique s’avère possible.

Charline Mancini

A Rouen :
Maison de la psychanalyse en Normandie, 48 rue l’Abbé de l’Epée – Rouen.
Consulter le plan d’accès »

Au Havre :
UCID, Hôpital Pierre Janet, 47 rue de Tourneville, Le Havre (76)
Consulter le plan d’accès »

Renseignements :


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