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Publié le vendredi 18 octobre 2013

Séminaire ACF 2013-14 – Evreux

Clinique contemporaine de l’enfant – Piège et pertinence du diagnostic

Les lundis 25 Nov., 20 Janv., 24 Mars, 26 Mai, 23 Juin

La question du diagnostic – et plus encore en ce XXIe siècle – traverse la clinique de l’enfant autant que celle de l’adulte. Peu ou prou, fût-il de notre champ balisé par Freud et Lacan, certes non pas sur l’axe de l’expertise des comportements mais en réintroduisant le sujet au cœur de sa pratique, le clinicien cherche à s’en orienter.

De plus en plus le Maitre contemporain s’en mêle, dans sa volonté évaluatrice sans limites au service d’un contrôle social des populations, ce jusqu’au dérapage dans l’anticipation de ce que le sujet enfant, repéré « à risques », serait, devenu adulte, susceptible de commettre…

Que nous le voulions ou non, notre clinique dans le champ de la santé mentale ou du médico-social, n’échappe pas, entre nos institutions et les instances de tutelle, à être inscrite sous les codifications des classifications qui prévalent pour ce maitre contemporain, DSM IV ou CIM 10.

La famille elle aussi participe désormais de ce consentement à une normativation des conduites, visant souvent de manière impérative le diagnostic, pour nommer quelque chose et tempérer l’angoisse qui s’attache au symptôme de l’enfant ou pour au contraire éviter la rencontre insupportable avec le réel que cette nomination viendrait pointer.

La fureur diagnostique qui fige l’enfant sous une étiquette ne doit pas désespérer cliniciens et thérapeutes. L’approche psychanalytique permet de la tempérer, cette fureur, pariant sur chaque jeune sujet, et sur ce qui de son symptôme résiste, devant quoi il aura à trouver ses solutions singulières.

C’est autour de ces constats que nous interrogerons, lors de nos cinq séances de travail, cette question du diagnostic, en appui sur la clinique que nous partageons.

Ce séminaire aura pour invités :

- Lundi 25 Novembre 2013 — Sylvie Châtelet, qui nous propose d’intervenir au travers de son expérience de médecin : « La question du diagnostic intéresse la clinique de l’enfant. Avec le discours de la science, la classification, l’évaluation, la prévention s’orientent de plus en plus vers une demande de prédiction, celle du sujet à risque, et ne sont pas sans orienter les pratiques médicales et les prescriptions.
La position du médecin témoigne de son orientation. Entre une clinique du sujet qui prend en compte le symptôme et la souffrance psychique et l’obligation de codage des classifications qui répertorient des troubles dit objectifs, le médecin de CMPP est une interface. Quelques exemples cliniques viendront illustrer la nécessaire tension entre piège et pertinence. »
- Lundi 20 Janvier 2014 – Bertrand Barcat – Impasses de la logique bio-médicale
« Pour ce travail, je suis parti de cet énoncé qui, à force d’être rabâché, fonctionne comme une évidence : « Les troubles du comportement sont prédictifs de délinquance ». Cette affirmation suggère un trajet, un continuum logique qui conduit du trouble du comportement à la délinquance. Cependant, si troubles du comportement et délinquance ont en commun d’être des comportements, ils se spécifient d’appartenir à deux champs distincts : les troubles du comportement sont une catégorie de la médecine dite « scientifique », la délinquance est une catégorie du droit. Son contenu est fixé non par la science, mais par le législateur, et varie selon les pays et les époques en fonction de choix qui ne sont pas scientifiques, mais politiques.
Il en résulte un paradoxe insoutenable : la médecine « scientifique » du DSM, qui promet depuis plus d’un siècle la résorption de la psychopathologie dans les lois de l’organisme, adopte pour classer les maladies mentales les catégories juridiques du droit pénal : infraction et peine, crime et châtiment, surveiller et punir. Plus qu’un paradoxe, c’est même une contradiction, que je vous propose d’essayer de décrypter ensemble. En effet, (c’est la thèse que je vais soutenir), l’annexion du discours pénal par la médecine « scientifique » témoigne de son échec à appréhender la maladie mentale avec ses propres catégories — et même à appréhender la maladie mentale tout court. Je vais essayer de rendre intelligibles les raisons de cet échec et montrer que l’opacité radicale qui résulte de la logique bio-médicale nous conduit à une formidable régression, un retour à une époque antérieure à la création de l’asile.
- Lundi 24 Mars 2014 – Nadine Michel – Paroles troublées
Nous sommes témoins depuis quelques années d’une véritable « orthophonisation » de la société (ce néologisme est proposé par la sociologue Laurence Tain). Nous observons de ce fait, une très forte demande de la part des familles et de l’école, qui considèrent de plus en plus l’orthophonie comme une discipline quasi complémentaire de l’apprentissage scolaire. Or si l’on considère qu’orthophonie signifie parler droit, cela sous-entend un ordre à rétablir selon les critères très stricts d’une certaine normalité. Il s’agit là de l’idée même de rééducation. Comment alors exercer l’orthophonie quand on est orienté par la psychanalyse ? Comment accompagner le petit parlêtre, dans ses tentatives souvent difficiles d’appareillage à la langue de l’Autre, qu’elle soit orale ou écrite ? Et que faire des diagnostics de dyslexie, dysorthographie, dysphasie, dysgraphie, dyspraxie, (entre autres) et de leurs batteries rééducatives ? C’est ce que nous essaierons de comprendre au travers de quelques histoires.
- Lundi 26 Mai 2014 – Eric Guillot
L’exposé d’Eric Guillot sera suivi d’ un cas clinique présenté par Marie-Thérèse Rol et Sylvie Châtelet, qui illustrera l’usage que font les sujets des classifications et la façon dont chacun vit l’épinglage qu’il a reçu.
- Lundi 23 Juin 2014 – Marie-Claude Sureau
À partir de deux cas cliniques, Marie-Claude Sureau interviendra sur la prudence à avoir dans le diagnostic, dans le temps si particulier – si bouleversé – de l’adolescence.

Ce séminaire est organisé par Marie-Catherine Mériadec, Marie-Thérèse Rol et Patrick Petel, membres de l’ACF-Normandie.

Il aura lieu de 18h30 à 20h00 les lundis 25 Novembre 2013, 20 Janvier, 24 Mars, 26 Mai et 23 Juin 2014.

CMPP « Victor Hugo », 1 Rue Dulong — 27000 Evreux.

Consulter le plan d’accès.

Renseignements :
Marie-Thérèse Rol : 06 83 26 96 99
Patrick Petel : 06 74 09 83 68

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