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Publié le dimanche 18 mars 2012

Conférence

Pour une clinique de l’Autisme

Evreux, le 10 avril 2012

Le Ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale a délivré le label de « Grande Cause Nationale 2012 » à l’autisme. Des cliniciens du CHS de Navarre s’emparent de ce thème et organisent le 10 avril à Evreux, un après-midi conférence-débat intitulé « Pour une clinique de l’autisme ».

A partir des choix économiques et politiques qui seront posés pour l’autisme, se dessinera l’avenir de la psychiatrie à l’entrée du XXIè Siècle.

Des personnalités politiques viendront en débattre avec nous. Mais cet après-midi sera principalement clinique. À côté des deux hôpitaux de jour qui témoigneront de leur travail auprès d’enfants et d’adolescents entrant dans le spectre autistique, nous recevrons Eric Zuliani qui introduira la question de l’autisme et Bernard Seynhaeve qui déploiera le cas d’un sujet autiste suivi dans le cadre de l’IME du Courtil.

Cet après midi se déroulera à Evreux, Salle de conférence du Conseil général de l’Eure – 14, boulevard Georges Chauvin – Evreux.

Plan d’accès.

Accueil à partir de 13h00.
Début de la manifestation à 13h30, clôture à 17h30.

L’entrée est gratuite dans la limite des places disponibles et l’inscription est obligatoire.

Pour tout renseignement et/ou pour s’inscrire, merci d’adresser un courriel à M. Benoît Dupuis avant le 5 avril 2012 :

Mail Benoît Dupuis

ARGUMENT :

La proposition de loi du député UMP du Nord Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, « visant l’arrêt des pratiques psychanalytiques dans l’accompagnement des personnes autistes, la généralisation des méthodes éducatives et comportementales, et la réaffectation des financements existants à ces méthodes », a provoqué une grande émotion, non seulement auprès des professionnels impliqués dans l’accueil, le soin et l’accompagnement des sujets autistes, mais aussi des parents dont les enfants (jeunes ou moins jeunes) sont accueillis en structure psychiatrique ou médico-sociale.
Quelques jours plus tard, la presse se fait l’écho d’un rapport de la Haute Autorité en santé (HAS), qui sera rendu public le 6 mars prochain, qui porte la disqualification sur les interventions fondées sur les approches psychanalytiques et sur la psychothérapie institutionnelle dans le traitement de l’autisme, en invoquant une absence de données permettant de soutenir la pertinence de ces interventions. Les conclusions de ce rapport vont de paire avec un projet de reconversion des structures sanitaires en structures à vocation comportementale et éducative. Le démenti apporté par l’HAS n’a pas levé les inquiétudes des professionnels, des familles et des patients attachés au maintien d’une pluralité des offres de soins.

En réponse à ce projet, la présidente de l’UNAPEI, Christel Prado, citée par Mondial Infos, a pris position contre la proposition de loi de M. Fasquelle. Elle relève : « Interdire une forme d’accompagnement ne sert à rien et est clivant. […] Si l’autisme est la grande cause 2012, c’est pour développer la recherche et permettre de répondre au mieux aux besoins des personnes autistes le plus précocement possible. » Et elle conclut : « il est tout à fait prématuré d’en tirer quelconques conclusions. » Une autre personnalité, Mme Edwige Antier, député UMP, pédiatre, a également clairement exposé son désaccord dans une lettre ouverte à son collègue : « Laisser croire que les pratiques psychanalytiques sont utilisées au détriment des accompagnements comportementalistes des patients est un procès extrêmement dangereux. […] Entrer au niveau parlementaire dans un débat de choix médical est nocif pour les patients et pour leurs familles. […] S’immiscer dans le travail multidisciplinaire de l’équipe en charge à ce moment déjà angoissant, ne rend pas service à ces enfants. »

Les deux arguments invoqués pour justifier l’arrêt des pratiques psychanalytiques et de la psychothérapie institutionnelle : celui d’une causalité « neuro-développementale » de l’autisme, et celui d’une « efficacité validée scientifiquement » des méthodes dites « intensives » de conditionnement comportemental, ces deux arguments sont loin, en réalité, de faire l’unanimité dans la communauté scientifique. La cause de l’autisme garde tout son mystère.
Les cliniciens observent une pluralité des formes d’autisme qui les conduit à privilégier les approches thérapeutique, éducative et pédagogique qui respectent la singularité de chaque cas, ainsi que la particularité de l’environnement tant familial que social. La réduction du traitement de l’autisme à une seule méthode de conditionnement comportemental porte en germe la déshumanisation de la psychiatrie du XXIe siècle.

Cet après-midi de formation témoignera du travail des professionnels de la psychiatrie et du médicosocial auprès des autistes. Nous verrons – en suivant la vie de deux hôpitaux de jour et d’un IME, Le Courtil – comment une pratique à plusieurs, orientée par le discours analytique, permet d’inscrire le sujet dans son histoire afin qu’il trouve sa place dans le monde. Pour conclure, laissons la parole à une autiste célèbre, Temple Grandin : « Les personnes qui m’ont le plus aidée ont toujours été les plus créatives et les moins attachées aux conventions* ».

Comité d’organisation : Dr J. Couture ; Dr C. Grosbois, E. Guillot, A. Houel, Dr V. Pera.
Avec le soutien de la Direction du CHS de Navarre et du Conseil Général de l’Eure.

* Grandin T., Penser en images, Odile Jacob, Paris, 1997, p. 114.

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