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Publié le lundi 5 décembre 2022

L’Edito du délégué régional de l’ACF-Normandie

Propos

Décembre 2022







J52, Pari réussi :

L’exploration du thème a bien eu lieu. Lorsqu’un dico s’affirme au début d’une analyse, il n’est pas voué à un « destin », celui de rester éternel, définitif. Il peut devenir autre chose après un parcours. Il peut se transformer alors en un dico particulier pour peu qu’on y branche le corps parlant, ce qui le transforme. A partir de quoi des significations peuvent à nouveau se dérouler et faire résonner dans ce qui va apparaitre comme enjeu, ce qui se joue et se jouit inconnu jusque-là à soi-même, bien en deçà de la fausse trouvaille attachée à ce dico. Ce parcours est rendu possible par un usage singulier du dico grâce au discours du psychanalyste. Les interventions cliniques des analystes ont su témoigner de ces résultats, qui, je pense, ont recueilli les suffrages du public. Ainsi l’orientation lacanienne qui soutient la pratique des psychanalystes nous branche sur la subjectivité contemporaine et sa subversion nécessaire.

Le dico est antinomique à la position de l’acteur : se jouer soi-même, jouer son « propre rôle », implique la rencontre avec une étrangeté, celle où apparait l’écart de soi à soi et ce qui dans cet écart est étrange, étranger, Autre. De même lorsque l’acteur joue le rôle d’un autre il n’est pas plus « soi-même », il rencontre cet étrange qui de lui est Autre comme les propos d’Anne-Lise Hemburger l’ont fait résonner.

Le théâtre est aussi le lieu de la langue, elle y résonne, il est un lieu pour la faire résonner. Ce qui rend les œuvres classiques toujours neuves est cette « réson ». Par la langue, les œuvres touchent, transportent les corps. Soulignée par Brigitte Jaques-Wajcman, cette dimension est apparue, incontournable.

La discussion avec Dan Arbib, philosophe, enseignant à l’Ecole normale supérieure, à partir de son livre Descartes, la métaphysique et l’infini laisse le souvenir d’un moment précieux avec la bonne surprise d’avoir entendu du nouveau dans l’abord de Descartes, en en faisant apercevoir ce qui jusqu’ici n’en était pas visible. Là encore le travail sur la langue d’un auteur permet de la faire résonner a contrario du dico.

Des pistes d’une élaboration à l’œuvre furent aussi apportées autour du positionnement de la psychanalyse quant à la place qu’elle occupe, celle qu’elle doit occuper à l’endroit de la subjectivité contemporaine, des défis qu’elle doit affronter, des enjeux de demain qui sont déjà ceux d’aujourd’hui. C’est ce à quoi s’est attachée l’intervention de Laurent Dupont, véritable pousse à la réflexion et l’élaboration.

Dans cette veine, concernant le « tout neuro », Hervé Castanet a attiré l’attention sur la nécessité pour la psychanalyse de se placer sur le terrain de l’épistémologie. Sortir d’une position défensive pour dénoncer la fausse science. Cette contribution est évidemment en lien avec son ouvrage Neurologie versus psychanalyse, dont le sous-titre « la thèse neuro : une fiction scientifique qui veut éradiquer la psychanalyse » montre que c’est l’heure, celle du combat.


Concernant cette actualité, l’ouvrage A l’écoute des enfants hyperactifs. Le pari de la psychanalyse sous la direction de Sébastien Ponnou notre collègue membre de la délégation de Normandie de l’ACF, est à lire. C’est un livre important, il contribue au débat et à la lutte engagée face au dico du « tout neuro ».







Pour continuer, je vous renvoie à l’éditorial de Katty Langelez-Stevens de l’Hebdo-Blog du 4 décembre 2022. La réflexion s’y présente comme ramassée autour des enjeux et de la place pour la psychanalyse dans l’époque où si elle ne tient plus le haut du pavé…en quelque sorte c’est une bonne nouvelle !

Pour finir je vous adresse tous mes vœux pour l’année à venir qui se profile. Quelle soit favorable à la psychanalyse et son étude !

Serge Dziomba, délégué régional de l’ACF en Normandie

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