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Publié le mardi 1er mars 2022

Grandes Assises virtuelles internationales de l’AMP 2022

Soirée préparatoire aux Grandes Assises - « La Femme n’existe pas »

Vendredi 18 mars 2022 - 20h30 - Rouen

Soirée préparatoire aux Grandes Assises internationales de l’AMP - « LA FEMME N’EXISTE PAS »

Quatre intervenantes, Samantha Anicot, Alexia Hautot, Marie Izard, Catherine Lavallard, vous y invitent.

Elles vous parleront du désir féminin, des semblants et de la mascarade féminine, de la haine dans son rapport à l’altérité, d’un livre de David Grossmann La vie se joue de moi et de la barre sur « la » femme.

Les textes des interventions seront disponibles pour les participants dès mercredi 16 mars.

Vous souhaitez participer à la soirée, demandez les textes !

Pour les recevoir il vous suffit d’envoyer un mail : Envoyer un mail

Dans l’attente de vous y rencontrer,

Bien à vous,

Le Délégué régional,
Serge Dziomba


Quatre interventions, quatre citations :

« Il n’y a pas une seule façon d’être femme, et chaque femme n’est pas toute femme »
Catherine Lavallard

« Être dans une position féminine pousse à l’altérité et à l’invention »
Samantha Anicot.

« Coté femme, il est jouable de faire semblant d’être le phallus »
Alexia Hautot

« Les femmes suscitent le rejet au point précis où elles rappellent à ceux qui les approchent cette altérité en eux même ».
Marie Izard


ARGUMENT


« Il n’y a pas La femme puisque (…) de son essence, elle n’est pas toute. ». J Lacan Le Séminaire, Livre XX, Encore.

La femme n’existe pas ? Quelle histoire !
Mais oui, nous dit le Dr Lacan en 1973. En ajoutant, « les femmes elles, elles existent ».
La tension est donc mise entre le Un de « La Femme », que j’écris avec les deux majuscules comme on l’écrivait dans les journaux en 73. Cette graphie faisait référence à un idéal féminin, fait de tous les poncifs et préjugés que vous pouvez imaginer.

L’analyste peut recueillir le soulagement de la disparition de l’uniformité des conduites que cet idéal féminin avait impliqué. La possibilité de pouvoir répondre à cet idéal chacune à sa façon s’ouvre avec cette formulation de Lacan.
Lacan écrit cette phrase précisément : « La barré femme n’existe pas ».
La barre mise sur l’article défini, La (barré) écrit qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’être femme. Et que cette façon n’est « pas toute ».

Cela pointe « l’absence de rapport sexuel », c’est-à-dire cette absence d’harmonie pré-établie, ou même possible, entre les sexes qui est constatable aussi bien dans l’extension de la littérature, de tout temps ou de toute humanité, que dans la vie quotidienne. Si une harmonie se réalise, Stendhal le souligne, il n’y a rien à écrire.
Au contraire les conséquences des recherches de chacun pour se rapprocher d’un idéal tel que « La Femme » sont des ravages constables dans la clinique la plus quotidienne.

La conséquence directe est que les femmes sont différentes. Pas seulement différentes des hommes, mais aussi entre elles. Mais les conséquences vont aussi au-delà, jusque dans la conduite des analyses elles-mêmes.

L’idéal n’est plus le but ultime, celui qui était actif quand Lacan fut mis en dehors de la communauté de l’Internationale de Psychanalyse, d’une réalisation « génitale ». Et le signifiant qui représentait pour les deux sexes ce point d’idéal, le phallus écrit grand phi, n’est plus le but final de l’analyse, mais plutôt soutenir la position de ne pas l’avoir sur fond de ne pas l’être.

Mais nous voilà engagés dans une proposition grammaticale qui a déjà la forme d’une assertion logique. C’est le temps suivant de l’enseignement de Lacan, celui au-delà des quatre discours, qui déjà liaient entre eux des termes signifiants, S1, S2, et S barré, avec un élément hétérogène a l’objet cause du désir.

Les formules de la sexuation vont donc s’écrire ensuite, et la topologie qui éclaire les passages d’une face à l’autre des discours, spécialement au cours d’une analyse, va s’étendre aux nœuds et mettre en évidence le point de blocage des glissements possibles.

Cette conception rend les trois consistances, réel, symbolique et imaginaire interchangeables, sans dévaloriser l’une ou l’autre, et met l’accent sur la tenue des trois ensembles, nouées d’une façon ou d’une autre, mais stable.

Nous retrouvons l’Un de la structure du parlêtre, mais sans aucune référence à une structure « pour tous ». Au contraire la pluralité est là, et cela rend visible, même nécessaire la prise en compte de cette pluralité. Nous pouvons alors nous livrer au plaisir de la conversation, et même au plaisir de la disputatio. Au plaisir de n’être pas d’accord, ou bien à celui de reconnaitre une meilleure construction dans des expressions qui ne nous sont pas familières.

Nous voilà à l’opposé de l’Un qui s’impose, y compris par la force, telle cette actualité brutale qui a surgi dans notre quotidien actuellement. L’exil forcé de ces femmes dont nous avons le tableau sous les yeux, nous montre la pauvreté asséchante des discours, qui au nom d’une unité fantasmée, poussent le pire à être réalité.

Accueillir l’étranger en nous, c’est mettre en acte cet aphorisme lacanien de pluralité, c’est aussi considérer ce qui est impensé chez chacun, bref, c’est mettre en acte la possibilité de l’inconscient et donc la possibilité que la psychanalyse puisse se transmettre.

Catherine Grosbois


Vendredi 18 mars de 20h30 à 22h30

Maison de la psychanalyse en Normandie,
48 rue l’Abbé de l’Epée, à Rouen (76).
Consulter le plan d’accès ».

Participation aux frais : 5 €

Renseignements : Envoyer un mail à Catherine Grosbois


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