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Publié le mercredi 30 septembre 2020

L’Edito de la déléguée régionale de l’ACF-Normandie

Calligraphies

Octobre 2020

Boum !
Le virus circule « activement » dans nos départements, nous dit-on sur les sites des préfectures. Donc les « stratégies locales de dé-confinement » (sic) sont mises en place par les préfets de chaque département. Les mises à jour se succèdent, et je ne suis pas sûre que demain ce qui est permis aujourd’hui le sera encore.
Nous nous adapterons évidemment à chaque cas de figure locale. Mais je ne suis pas habituée à penser une géographie aussi hétérogène ! On ne dira jamais assez de mal du centralisme jacobin, sous tendu par le Un.
Nous prévoyons bel et bien de continuer à nous rencontrer, nous réunir, échanger, penser ensemble ce moment difficile.

Donc, comment faire entendre la voix de la psychanalyse dans ce paysage si concret, si ancré dans la « réalité » ? Que veut dire « une orientation vers le Réel » quand celui-ci prend la forme évidente, massive d’un événement impossible ? Ici, impossible à prévoir. Répondant par là à l’aphorisme lacanien « le réel c’est l’impossible ».
Les références à cet aphorisme, comme je le qualifie, sont nombreuses, de l’écrit « Fonction et champ de la parole et du langage » au séminaire XXII en passant par le séminaire XI. Prenons le texte de 1953 qui ouvre la liste que je viens de faire. Repérons - grâce à la mine (d’or !) du discret « Index raisonné des concepts majeurs » dont le nom de l’auteur ne figure pas sur la couverture des Ecrits - donc, dans la première page, le point A dans le chapitre I : « L’ordre symbolique », lisons le point 3.
La structure : le symbolique, l’imaginaire, le réel. « La production du réel par le symbolique ». Relisons les pages 275 à 277 des Ecrits.
Oui, face à cet inconnu qu’est cette pandémie, nous voilà en train de créer à nouveaux frais du symbolique, celui qui nous concerne au plus près du quotidien : comment on doit se comporter les uns avec les autres, comment nous devons ou pas nous déplacer, travailler, ou même tout simplement rire, enfin vivre. Comment nous parler pour reprendre le débat d’idées.
Faisons entendre ce que nous inspire la psychanalyse qui tente de tenir compte de chacun, de ce qu’il dit. De ce qu’il fait. De ce qu’il peut dire de ce qu’il fait.

Lisons aussi dans cette page 277 des Ecrits de Jacques Lacan cette notation à propos des effets du complexe d’Oedipe : « Les limites que notre discipline assigne à la subjectivité : à savoir, ce que le sujet peut connaitre de sa participation inconsciente au mouvement des structures complexes de l’alliance, en vérifiant les effets symboliques en son existence particulière du mouvement tangentiel vers l’inceste qui se manifeste depuis l’avènement d’une communauté universelle. »
Oui, nous pouvons savoir notre participation inconsciente à ces structures, peut-être un peu plus compliquées que celles mises au jour par les statistiques sociologiques.

Oui, ce savoir est « limité ». Oui, le « mythe » du complexe d’Oedipe comme le qualifie Jacques Lacan, c’est-à-dire une création symbolique, créé par Freud, nous permet de saisir en quoi le mouvement vers l’universel pousse au renfermement, à la séparation du reste de la communauté comme ces familles qui se ferment aux échanges matrimoniaux. Nous les connaissons, ces génogrammes où on retrouve un demi-frère de père qui fait successivement des enfants à chacune de ses demies-soeurs de mère, et où un enfant porte exactement le même prénom et le même nom patronymique que lui-même, sans qu’il reconnaisse l’enfant devant une instance tierce, parce que c’est aussi le patronyme de la mère.
Voilà le point qui, pour illustrer la réflexion à propos des Journées de l’Ecole de la Cause freudienne nous propose sous le titre « Attentat sexuel », se présentera dans notre soirée préparatoire aux J50 le 15 octobre à la MdPN A Rouen.
Nous devrions avoir le témoignage de professionnels confrontés à ce point d’impossible que sont les relations incestueuses.

Reprenons l’agenda :
A la Maison de la Psychanalyse en Normandie :
Le 7 Octobre, Schmilblick, un lieu pour parler des pratiques.
Le 9, à Mont-saint-Aignan au cinéma L’Ariel, la projection-débat proposée par Arts-Connexion : Rêver sous le capitalisme.

Et enfin/d’abord, une exception :
Le samedi 3 Octobre, le mois démarre par une après-midi de travail à Verneuil d’Avre & d’Iton : Qu’est-ce qu’être fille, garçon... aujourd’hui ?, avec la participation de Christine Maugin, membre de l’ECF.
C’est dans l’Eure. Comme cela se tient dans un lieu qui est ouvert à « des manifestations culturelles ou polyvalentes » comme le dit la préfecture de l’Eure, et que les références aux gestes sanitaires nécessaires et le matériel adéquat sera là, nous pouvons vous inviter dans de bonnes conditions.

Venez avec votre masque, s’il vous plait !

A très bientôt. Restez connectés !
Catherine Grosbois, Déléguée régionale de l’ACF en Normandie.

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